Une conférence portant sur la nouvelle stratégie industrielle algérienne aura lieu le 23 octobre courant à la Safex à Alger, en marge du premier Salon international "Alger industries" que la société Batimatec Expo, en collaboration avec les Chambres françaises de commerce et d'industrie de Marseille et d'Alger, organise du 21 au 24 octobre à la Foire internationale des Pins Maritimes. Cette nouvelle stratégie industrielle désigne habituellement toute tentative d'un gouvernement de mettre en oeuvre un ensemble cohérent et bien structuré de politiques visant l'amélioration de la performance de l'économie. Ces politiques visent souvent le secteur manufacturier, mais elles peuvent aussi concerner la performance de nombreux autres secteurs, depuis la production des ressources naturelles jusqu'aux services. Les stratégies industrielles s'appliquent à corriger des déséquilibres dans le fonctionnement de l'économie et reposent sur l'hypothèse que le gouvernement joue un rôle de premier plan pour ce qui est de faciliter ou de réaliser des changements économiques. Les moyens utilisés sont parfois très directs (de nature "interventionniste", dirions-nous aujourd'hui), mais les tentatives de restructuration de l'économie peuvent recourir à une approche donnant libre cours aux forces du marché. En Algérie, la nouvelle stratégie industrielle sera fondée sur des filières lourdes. Elle sera basée sur le développement des "filières de la pétrochimie (notamment les engrais), l'agroalimentaire, les matériaux de construction, les industries électroniques, pharmaceutiques et mécaniques, l'industrie automobile et les technologies de l'information et de la communication (TIC)". Elle serait, selon le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar "accompagnée de politiques d'appui à l'innovation, de promotion des nouvelles technologies et de création d'une capacité d'intelligence économique". La stratégie industrielle ambitionne également "d'ériger l'Algérie en centre compétitif efficace et générateur d'une importante valeur ajoutée, à travers l'amendement du système économique, le développement des ressources humaines et un meilleur aménagement du territoire". En somme, la stratégie viserait à créer des sortes de pôles industriels ciblant des secteurs jugés intégrateurs (mécanique, électromécanique, matériaux de construction, pharmacie...) et pouvant avoir des effets d'entraînement importants sur le reste de l'activité économique. En revanche, la réussite de cette stratégie sera basée, par ailleurs, sur les moyens financiers dégagés par l'Etat, le regroupement des ministères ainsi que sur le renforcement du dialogue avec les partenaires sociaux. Il faut tenir compte également d'un cadre de référence, celui de la situation de l'industrie en Algérie et dans le monde, de l'innovation et de la compétitivité. La nouvelle stratégie se fonde sur un réajustement profond de structures industrielles existantes, s'appuyant sur la faculté des acteurs économiques à entreprendre et sur la nécessité pour l'Etat de promouvoir un cadre flexible et efficient. Le but étant aussi d'attirer les IDE en Algérie, et de bénéficier de leurs externalités. Notons qu'un certain nombre de mesures concrètes est proposé pour promouvoir les IDE : suppression de visa d'entrée aux investisseurs étrangers, ouverture de couloirs et de guichets (PAF et douanes) réservés aux investisseurs, développement de clusters et des pôles de compétitivité, installation d'antenne Andi au niveau des missions économiques algériennes à l'étranger, autorisation de l'acquisition de bons de Trésor par des étrangers, relèvement du taux d'exportation des devises pour les entreprises exportatrices, réduction des charges fiscales et sociales et suppression de l'impôt sur les bénéfices provenant des opérations d'exportation.