La croissance économique aux Etats-Unis devrait s'accélérer dans les prochaines années sur fond de décrue de déficits avant un retournement de tendance en 2017, selon les prévisions du Bureau du budget du Congrès (CBO) publiées avant-hier. La hausse du produit intérieur brut (PIB) devrait atteindre 3,1% sur un an au quatrième trimestre 2014 contre 2,1% en 2013, selon les projections de cet organisme non partisan qui correspondent à la fourchette haute des prévisions de la Réserve fédérale américaine. La croissance américaine devrait encore s'accélérer en 2015 et 2016 avec une hausse de 3,4% attendue par le CBO. Pendant cette période, les déficits publics devraient poursuivre leur décrue entamée l'année dernière sur fond de cure d'austérité forcée aux Etats-Unis. Le déficit, qui ne représentait plus que 4,1% sur PIB pendant l'exercice fiscal 2013, devrait être ramené à 3,0% en 2014 et à 2,6% en 2015, selon les projections du CBO. La situation devrait toutefois se détériorer par la suite, selon cette étude. Les déficits devraient repartir à la hausse, poussés par une "hausse des dépenses plus importante que celle du PIB", note l'étude, citant le coût du vieillissement de la population et de l'assurance-maladie ainsi que les intérêts sur la dette. Le ratio déficits/PIB devrait ainsi rebondir à 3,1% en 2018 et 3,7% en 2020. Ce retournement de tendance affectera également la croissance américaine qui devrait ralentir à 2,7% en 2017 et à une moyenne de 2,2% sur la période 2018-2024, selon le CBO. "Ce ralentissement prévu reflète principalement des tendances à long terme telles que la progression moins rapide de la population active en raison du vieillissement de la population", indique l'étude. Selon le CBO, le taux de chômage devrait continuer à baisser sans discontinuer au cours des prochaines années, de 7% en 2013 à 6,7% en 2014 et 6,3% en 2015. Il devrait être de seulement 5,5% en moyenne sur la période 2018-2024, d'après l'étude. Le CBO relève toutefois que l'économie américaine continuera à souffrir d'une sous-utilisation "considérable" de sa force de travail dans les prochaines années alors que de nombreux Américains quittent la population active, découragés dans leur recherche d'emploi.