Le ministère iranien du Pétrole prépare un nouveau type de contrat plus attrayant pour les compagnies pétrolières internationales dans la perspective d'une levée des sanctions occidentales, a déclaré avant-hier un responsable du ministère. Les compagnies pétrolières et gazières internationales se sont retirées d'Iran depuis le renforcement des sanctions américaines et européennes ces dernières années. Ces sanctions ont fait chuter les exportations pétrolières de l'Iran et affecté la production du pays, descendue à moins de 3 millions de barils par jour. Depuis quatre mois, un comité se penche sur la rédaction de ce nouveau modèle de contrat qui sera finalisé au plus tard en mai ou juin, a précisé Mehdi Hosseini, qui dirige ce comité. Il remplacera les contrats Buy-Back, appliqués depuis plus de 20 ans en Iran et qui étaient peu appréciés par les sociétés étrangères. La réalité est que ces contrats étaient à sens unique, à l'avantage de l'Iran, et les sociétés étrangères s'en plaignaient, a expliqué le responsable. Le nouveau contrat est très proche de ce qui est pratiqué au niveau international, a-t-il ajouté. Il prévoit le maximum de souplesse dans tous les domaines -les opérations, la coopération, la bureaucratie -qui était quelquefois un frein durant l'application du contrat-, les investissements et leurs plafonds.... Ce nouveau contrat sera présenté aux compagnies internationales lors d'une grande conférence. Cette conférence, qui devait être organisée au printemps à Londres, a été reportée à la demande du gouvernement américain, qui souhaite qu'elle soit organisée en novembre, a déclaré M. Hosseini en précisant toutefois qu'aucune date n'avait encore été finalisée. Selon M. Hosseini, l'Iran aura besoin de 150 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour les opérations d'exploration et de production. Téhéran espère que les négociations avec les puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne), qui doivent reprendre le 18 février, permettront d'aboutir à un accord définitif pour régler la crise du nucléaire iranien et obtenir la levée de toutes les sanctions occidentales mais aussi celles adoptées par le Conseil de sécurité de l'ONU. Nous devons développer notre industrie pétrolière et gazière avec les meilleures technologies et cela n'est possible que dans une logique 'gagnant-gagnant', a estimé M. Hosseini. Selon lui, le ministère doit prendre en compte les risques et les dépenses des sociétés étrangères pour fixer leurs bénéfices. C'est seulement ainsi que nous maximisons à la fois leurs intérêts et les nôtres. Pour Hatef Haeri, directeur du cabinet d'experts ICG group, l'Iran a un énorme besoin d'investissements étrangers et le seul moyen de l'obtenir, une fois les sanctions levées, est de présenter des contrats acceptables pour les compagnies internationales. Le ministre du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh a compris que les attentes des compagnies étrangères n'étaient plus les mêmes qu'il y a dix ans. Il faut donc non seulement convaincre ces compagnies mais aussi les banques internationales qui vont financer les projets, a ajouté M. Haeri.