La contrefaçon des pièces détachées trouve un environnement propice à son développement en Algérie. Encouragée par le vieillissement et le développement du parc roulant d'une part, et l'ouverture du commerce extérieur au secteur privé, d'une autre part, cette situation suscite un grand intérêt de la part des pouvoirs publics. Ces derniers usent, en effet, de tous les moyens (saisies de produits non conformes ou contrefaits, contrôle à l'importation de la pièce de rechange au niveau des frontières ainsi qu'un bon nombre de textes réglementaires) pour mettre fin à cette pratique frauduleuse qui entrave le développement de l'économie et met en péril la sécurité du citoyen. Mais beaucoup reste à faire en la matière, notamment en ce qui concerne le développement et la promotion des ressources humaines (formation, recyclage et spécialisation). Un travail qui doit se faire de façon à ce que toutes les institutions et les organismes spécialisés dans la lutte contre la contrefaçon de pièces de rechange automobiles soient en mesure de coordonner leurs activités. C'est du moins ce qu'a confirmé, hier, le directeur général de l'Institut algérien de normalisation (IANOR), M. Mohamed Chaib Aissaoui, lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, pour qui la répartition des responsabilités entre plusieurs organismes de contrôle et de surveillance du marché ne veut, en aucun cas, dire division et dispersion des efforts. Et d'ajouter que les pouvoirs publics doivent créer cette synergie et mettre le paquet aux fins de stopper la pagaille. Celle-ci résulte, souvent, de l'absence d'un système d'évaluation de la conformité des pièces de rechange automobiles qui sont, tout le monde le sait, en tête des produits contrefaits commercialisés sur le marché algérien, après les produits cosmétiques, et l'inefficacité des barrières techniques, puisqu'il est très probable que "les 200 normes algériennes concernant la pièce de rechange soient toutes respectées", a ajouté M. Chaib Aissaoui, affirmant que "la lutte contre la contrefaçon des pièces détachées doit commencer en amont, c'est-à-dire au niveau du constructeur lui-même. Car, si le produit arrive sur le marché, c'est trop tard". Et de souligner que dans le cadre de la sous-traitance, il existe des pièces de rechange produites en Algérie mais qui n'ont pas de label. Bien qu'elles ne soient pas nombreuses, les activités de ces entreprises confirment l'attachement des fraudeurs au gain facile et ce, au détriment des intérêts de l'économie nationale et du consommateur. En attendant que des études assez approfondies soient faites pour voir vraiment ce qui ce passe, le nombre d'accidents sur les routes algériennes bat encore des records à cause entre autres de ces fausses pièces de rechange produite, généralement dans la région de l'Asie du Sud et qui arrivent chez nous, après une brève escale dans les ports du golf.