Après plusieurs heures de négociations, le président ukrainien et l'opposition ont convenu de parapher un accord sur le règlement de la crise en Ukraine, annonce hier la présidence ukrainienne dans un communiqué. “Les négociations visant à régler la crise politique menées entre le président ukrainien Viktor Ianoukovitch, les leaders de l'opposition, les représentants de l'Union européenne et de la Fédération de Russie ont pris fin. Les parties ont convenu de parapher un accord sur le règlement de la crise", indique le communiqué sans donner aucune précision quant au contenu de cet accord. "Le document doit être signé à 12h00 heure locale, dans une salle du bâtiment de l'administration présidentielle", ajoute le communiqué. Le Premier ministre polonais Donald Tusk a de son côté confirmé l'existence d'un projet d'accord, mais sa version définitive n'a pas encore été bouclée. Les négociations des ministres de l'UE à Kiev vont "reprendre à midi heure locale", a déclaré un porte-parole du ministère polonais des Affaires étrangères. La présidence ukrainienne a auparavant annoncé qu'un accord a été trouvé avec l'opposition, l'UE et la Russie, sans autre détail. Selon la télévision ukrainienne, l'accord prévoit une élection présidentielle anticipée, un gouvernement de coalition et une réforme constitutionnelle. Cette annonce intervient après un bain de sang la veille à Kiev, lorsque la police a ouvert le feu sur des manifestants. Quelque 75 personnes ont été tuées dans des affrontements dans la capitale depuis mardi, selon les autorités.
Washington hausse le ton De son côté, Washington a haussé le ton, menaçant de prendre des sanctions contre "les gouvernants responsables des violences", un message transmis par le vice-président Joe Biden directement au président Viktor Ianoukovitch. Le secrétaire d'Etat John Kerry a appelé à la fin des violences et "aux morts insensées". Les Etats-Unis ont d'ores et déjà interdit de visa une vingtaine de hauts cadres officiels ukrainiens. Les ministres européens des Affaires étrangères ont eux décidé jeudi de priver de visas et de geler les avoirs de responsables ukrainiens.
Le bilan s'alourdit à 80 morts Les affrontements qui ont repris mardi dernier en Ukraine entre activistes radicaux et forces de l'ordre ont déjà fait 80 morts, dont 13 policiers, a déclaré le ministre ukrainien de l'Intérieur Vitali Zakhartchenko. "Quand on dit que 13 personnes ont été tuées d'un côté et 67 personnes de l'autre, cette assertion me semble monstrueuse, car nous avons tué 80 de nos citoyens", lit-on dans la déclaration mise en ligne sur la page Facebook du ministère de l'Intérieur. Le ministère ukrainien de la Santé a auparavant fait état de 77 morts et de 577 blessés.
Ban Ki-moon appelle à arrêter l'effusion de sang Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a appelé avant-hier les autorités et l'opposition ukrainiennes à faire cesser l'effusion de sang à Kiev, a déclaré à New York le porte-parole du secrétaire général, Martin Nesirky. M. Ban "est préoccupé par l'effusion de sang et choqué par l'usage des armes à feu. Il faut l'arrêter immédiatement", a indiqué M. Nesirky. De violents affrontements entre protestataires et forces de l'ordre ont repris en Ukraine le 18 février. Des militants radicaux ont fait irruption dans des bâtiments administratifs au centre de Kiev, brûlé des pneus et jeté des pierres et des cocktails Molotov contre les policiers. Selon le ministère de l'Intérieur, les opposants utilisent en outre des armes à feu. Le ministère ukrainien de la Santé publique a fait état jeudi de 67 morts et 562 blessés.