Dimanche aura été pour les ports de pêche de la Capitale une occasion pour mettre le point sur les différentes lacunes que connaissent ces infrastructures, notamment les problématiques auxquelles sont confrontés les marins-pêcheurs. En effet, lors de la visite du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid Ahmed Ferroukhi, en compagnie du chef de l'exécutif de la wilaya d'Alger, Abdelkader Zoukh, l'heure était à mettre le point sur les défaillances de gestion des ports. Le manque de sécurité, la pollution, l'éclairage… étaient parmi les principaux points abordés par les deux responsables.
Une pollution qui dépasse les limites ! Ainsi, lors de cette visite le ministre et sa délégation se sont déplacés à quelque 25 Km de la capitale, au lieudit Tamentfoust (ex la Pérouse), dans la commune d'El Marsa. Cette visite fut pour les pêcheurs une occasion pour mettre en exergue les problèmes auxquels ils sont confrontés. A ce propos, l'un des pêcheurs qu'on a approché nous a affirmé que la pollution touche de plein fouet les poissons de la Méditerranée. Ils viennent d'adresser, pour la enième fois, une missive au ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques pour intervenir dans les meilleurs délais. De ce fait, il est à noter qu'un patrimoine maritime d'une valeur inestimable est en phase de dégradation avancée. C'est un véritable dommage et crime contre la nature ! A partir du cap de Tamentfoust qui constitue la pointe de la baie d'Alger en se dirigeant vers le côté sud de la ville, cinq plages qui s'allongent entre le vieux port et la somptueuse falaise dite " Sidi El Hadj ", subissent une déchéance dépassant toutes les bornes. Des centaines de bouteilles en plastique, de pneus, de sachets et de toutes sortes d'ordures et d'immondices emplissent la côte. La pollution fait rage ! A chaque fois que les vents dominants frappent à partir de l'ouest, la mer rejette des détritus de tout genre, qui proviennent le plus souvent de oued El Harrach ou de oued El Hamiz. En réponse aux doléances des marins-pêcheurs, le chef de l'exécutif d'Alger, M. Zoukh n'a pas mâché ses mots en s'adressant aux responsables : " Il est impératif de nettoyer les plages, je ne veux plus entendre d'excuses de votre part", a-t-il martelé en s'adressant aux dirigeants du port. De son côté, le ministre a assuré que des mesures sont prises afin de redonner à la partie algérienne de la Méditerranée son éclat.
Le manque de sécurité et d'hygiène met en péril la vie des pêcheurs Par ailleurs, et en effectuant une virée à l'intérieur de la pêcherie du port d'Alger, on peut s'en rendre compte instantanément de la saleté et ce, malgré le nettoyage de la surface avec de l'eau et des produits détergents. Selon un marin-pêcheur rencontré sur place, le nombre de vétérinaires qui contrôlent la marchandise n'est que de deux personnes. Très insuffisant si l'on prend en compte la quantité de poissons qui entre au port et qui avoisine les 20 tonnes quotidiennement. Selon notre interlocuteur "il est très difficile d'assurer un contrôle rigoureux étant donné qu'il n'y a que deux vétérinaires ". A noter que d'importantes quantités de poissons sont vendues à l'extérieur du port de pêche et qui échappent à tout contrôle. Cette situation reflète une réalité décevante dans laquelle se trouve la pêcherie d'Alger depuis longtemps déjà. Par ailleurs, les pêcheurs ont déploré le manque de sécurité, qui selon eux est dû au nombre important d'inconnus qui viennent boire au port. En réponse aux doléances des pêcheurs, le ministre chargé du secteur a affirmé que " le problème de sécurité ne réside pas dans l'installation des barrières, mais en bien gérant le va-et-vient". Sur un autre registre, les marins-pêcheurs ont déploré le manque d'hygiène dans leurs locaux. A cette occasion, ils nous ont demandé de faire une petite visite dans les locaux qu'ils louent au port. Et notre surprise fut énorme en voyant les abris de fortune ! Notons que le ministre a procédé à l'inauguration et la mise en service de plusieurs projets finalisés dans le cadre du programme de développement du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dont le laboratoire de contrôle de qualité des produits de la pêche considéré comme première réalisation au niveau national.