L'anarchie qui règne dans le marché du poisson a commencé par la cherté des prix Enregistrant un taux de 40% de vente dans le commerce informel, le poisson ne profite qu'aux riches en Algérie. Nouvellement créé par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, le Comité national des pêcheurs (CNP) annonce le début de l'évolution de la situation des marins-pêcheurs algériens qui ont souffert le martyre depuis des années. «Nous sommes plus ou moins satisfaits ces derniers temps par rapport au passé. Car, bon nombre de nos préoccupations viennent d'être prises en charge par le ministère de la Pêche, à commencer par l'assurance, afin d'aller dans le sens de l'évolution de notre situation», a déclaré, avant hier, Hocine Belout, président du CNP dans une conférence de presse au siège de l'Ugcaa à la rue Larbi Ben M'hidi à Alger. Se réjouissant d'emblée de l'élimination de bon nombre de préoccupations, le nouveau ministre Mustapha Ferroukhi, ne les a pas ignorées tout de même. Le comité national des pêcheurs devra prendre en charge l'ensemble des doléances des marins-pêcheurs qui sont au nombre de 52.000, a révélé le président du CNP. Poussé par les journalistes afin d'informer les citoyens sur la réalité du secteur au lieu de se cantonner dans les tachakourate (remerciements) au nouveau ministre, M.Belout a révélé un volume de 187.000 tonnes de production nationale, ainsi que 400.000 tonnes d'importation de poisson blanc congelé. «Nous avons une moyenne de 40% du volume global du poisson frais et congelé qui sont revendus dans le marché parallèle», a-t-il indiqué, tout en mettant le point sur le port de Bouharoun à Tipasa, qui échappe à tout contrôle de l'Etat. «Le volume de la consommation du poisson en Algérie est estimé à 6.12kg/an par habitant», selon le conférencier. La consommation de poisson au Maroc est estimée à 12 kg/an par habitant. En Tunisie, la moyenne de la consommation du poisson est estimée à 10 kg/an par habitant. Au Japon, c'est 90 kg/an par habitant. Au sujet du volume de poisson consommé en Algérie, M.Belout qui était accompagné par Benalia, membre du comité, ont souligné que «c'est une habitude d'abord, en plus de la cherté du prix du poisson qui n'est pas à la portée de la grande masse salariale», selon les deux conférenciers. La plus grande quantité de poisson consommé en Algérie revient aux sociétés qui activent dans le Grand-Sud et les grands hôtels de luxe, a-t-on affirmé. S'agissant des prix qui sont très élevés, les conférenciers ont souligné que c'est une question d'offre et de demande, en plus du marché de la spéculation qui engendre le taux de 40% de poisson qui se vend dans le marché informel. Par ailleurs, il y a lieu de souligner un nombre de 11 espèces de poissons qui sont en voie d'extinction dans les cinq années à venir, à cause de la pollution de la mer Méditerranée, à en croire les conférenciers. Le poisson concerné par la disparition dans les prochaines années, est la sardine, le merlan, la dorade, la crevette, la sépia, le Rouget et plus, selon M.Belout. L'anarchie qui règne dans le marché du poisson a commencé par la cherté des prix et le manque de produit. Elle n'est autre que les conséquences de la mainmise de la maffia du poisson qui ne demande et ne s'interroge pas sur le prix du poisson, mais souvent, la maffia du gros exige la quantité. Là où le bât blesse, c'est lorsqu'on gaspille autant de produits alimentaires, pendant que d'autres êtres humains, ne trouvent pas un minimum pour se nourrir une journée.