Le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a assuré que les Etats-Unis n'avaient pas l'intention d'attaquer l'Iran pour le moment, mais qu'ils n'excluaient pas de manière définitive toute action militaire. Le chef du Pentagone a tenu ces propos alors que le discours à la nation prononcé en fin de semaine dernière par le président George W. Bush avait ravivé les spéculations sur une éventuelle opération américaine contre l'Iran, engagé dans un bras de fer avec la communauté internationale sur son programme nucléaire. Le locataire de la Maison-Blanche avait annoncé son intention de traquer les réseaux terroristes syriens et iraniens alimentant, selon lui, l'insurrection en Irak. S'exprimant devant la commission des armées du Sénat, ce week-end, Robert Gates a tempéré les menaces de Bush en expliquant que Washington tentait d'empêcher l'Iran et la Syrie de nuire aux forces américaines en Irak, mais que son Administration n'envisageait pas d'attaquer Téhéran pour le moment. Nous pensons que nous pouvons démanteler les réseaux qui fournissent un soutien à l'insurrection irakienne, par leur action sur le territoire irakien, et qu'il n'est aucunement nécessaire de viser des cibles à l'intérieur de l'Iran, a-t-il déclaré, soulignant qu'une action militaire à l'intérieur de l'Iran, quelle qu'elle soit, serait un dernier recours. Par ailleurs, le porte-parole de la Maison-Blanche, Tony Snow, a qualifié de légendes urbaines les supputations sur une prochaine attaque américaine de l'Iran. Selon lui, il n'a pas été question de menaces ouvertes sur Téhéran. Bush, a-t-il expliqué, a parlé de “défendre” les forces américaines en Irak et “de faire tout ce que l'on peut pour nuire aux réseaux qui tentent de faire passer des armes et des combattants sur les théâtres de combat en Irak pour tuer des Américains et des Irakiens”. Ces mises au point interviennent au moment où la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, entame un périple au Proche-Orient pour, selon elle, écouter ses hôtes sur les voies et moyens d'une sortie de la guerre. D. B.