Le président ukrainien Viktor Ianoukovitch fera aujourd'hui une déclaration dans la ville russe de Rostov-sur-le-Don, a annoncé hier à RIA Novosti une personne dans l'entourage du chef de l'Etat. "Le temps et l'endroit seront annoncés plus tard", a précisé l'interlocuteur de l'agence. Un changement de pouvoir s'est opéré le 22 février à Kiev. La Rada suprême (parlement ukrainien) a démis le président Viktor Ianoukovitch de ses fonctions et réformé la Constitution. Ianoukovitch a qualifié ces événements de "coup d'Etat". Moscou conteste également la légitimité des décisions de la Rada. Le 27 février, lors d'une conférence de presse à Rostov-sur-le-Don, M. Ianoukovitch a expliqué qu'il avait été contraint de quitter l'Ukraine en raison de menaces. Il a demandé aux autorités russes d'assurer sa sécurité face aux extrémistes ayant usurpé le pouvoir en Ukraine. La Russie l'a accueilli sur son sol pour des raisons humanitaires, sa vie étant en danger. Plusieurs régions du sud et de l'est de l'Ukraine et la république autonome ukrainienne de Crimée n'ont pas reconnu les nouvelles autorités de Kiev et ont décidé de tenir des référendums sur leur sort.
Une assistance internationale évoquée par Moscou et Berlin Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier ont évoqué les perspectives de l'assistance internationale pour normaliser la situation politique et sociale en Ukraine, a annoncé le service de presse de la diplomatie russe dans un communiqué. "Le 9 mars, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov s'est entretenu par téléphone avec son homologue allemand Frank-Walter Steinmeier. Les deux parties ont évoqué la situation en Ukraine ainsi que les perspectives de l'assistance internationale en vue de normaliser la situation politique et sociale dans ce pays", indique le communiqué.
Londres et Washington traitent d'"illégitime" le prochain référendum Le Premier ministre britannique David Cameron et le président américain Barack Obama insistent sur le caractère illégitime du prochain référendum en république autonome ukrainienne de Crimée, a annoncé un porte-parole du gouvernement britannique. "Le Premier ministre ainsi que le président sont fermement persuadés que le prochain référendum en Crimée est illégitime et que toute tentative de la part de la Russie de le légitimer sera lourde de conséquences", a déclaré le porte-parole à l'issue d'en entretien entre David Cameron et Barack Obama, sans toutefois préciser de quelles conséquences il s'agissait. Le Premier ministre britannique a également évoqué la situation en Ukraine avec son homologue canadien. "Ils (Cameron et Harper) ont évoqué la nécessité d'octroyer une aide financière à l'Ukraine par le Fonds monétaire international afin d'assurer la stabilité économique dans les mois à venir et de permettre au nouveau gouvernement ukrainien de réaliser des réformes économiques nécessaires", a ajouté le porte-parole de Downing Street.
Simféropol refuse de dialoguer avec les autorités illicites de Kiev Les autorités de la Crimée ne sont prêtes à dialoguer avec Kiev que si ce dernier remplace ses dirigeants arrivés illicitement au pouvoir, a déclaré le président du Conseil suprême de la Crimée Vladimir Konstantinov. "Les autorités actuelles sont absolument illicites, elles sont arrivées au pouvoir à la pointe d'armes à feu, par des poignards et des battes. Tant qu'elles ne partent pas, nous refuserons le dialogue non seulement avec elles, mais aussi avec l'ensemble du pays. Qu'elles (autorités) s'expliquent avec le peuple, désarment les bandes et organisent les élections ouvertes et honnêtes, c'est seulement dans ce cas que la République autonome de Crimée acceptera de dialoguer avec les autorités légitimes de l'Ukraine", a déclaré le responsable intervenant à la chaîne de télévision de la Crimée.