La production industrielle au Japon a bondi de 3,8% en janvier sur un mois, et non de 4,0% comme indiqué dans une estimation préliminaire, a annoncé le ministère de l'Industrie. Sur un an, elle a grimpé de 10,3% et le Meti juge qu'elle continue de suivre un mouvement général d'augmentation. En 2013, la production industrielle au Japon s'est affichée en hausse quasiment tous les mois, sur fond d'amélioration du moral des entrepreneurs, d'embellie extérieure et de dépréciation bienvenue du yen provoquée par l'assouplissement de la politique monétaire de la Banque du Japon. En janvier, elle a été dopée notamment par les secteurs stratégiques de l'automobile et des semi-conducteurs. D'après une enquête réalisée par le Meti auprès des professionnels, elle pourrait grimper de 1,3% en février avant de baisser nettement de 3,2% en mars, bien que ces prévisions soient à prendre avec prudence. La production industrielle du Japon est soumise ces temps-ci aux évolutions brusques du marché nippon liées à une hausse de la taxe sur la consommation au 1er avril. Cette perspective pousse les consommateurs à acheter davantage avant cette échéance, ce qui entraîne un gonflement des carnets de commande des industriels. Mais cette demande risque de rechuter sitôt que cet impôt (équivalent de la TVA française) aura augmenté, diminuant les ordres passés aux industries. En janvier, les livraisons ont ainsi augmenté de 5,1% sur un mois tandis que les stocks ont diminué de 0,9% (données inchangées par rapport aux indications préliminaires). L'atmosphère est meilleure dans le monde industriel depuis le retour au pouvoir du conservateur Shinzo Abe, qui fait de la relance de la troisième puissance économique mondiale la priorité de son mandat: la confiance des grandes entreprises a atteint en décembre son plus haut niveau depuis six ans, d'après la dernière enquête de la Banque du Japon (BoJ). Depuis son arrivée il y a un an, le Premier ministre a lancé pour l'équivalent de 70 milliards d'euros de dépenses de relance budgétaire (avec 35 milliards supplémentaires attendus cette année), poussé la BoJ à assouplir sa politique monétaire et s'est engagé à soutenir l'activité des entreprises par des réformes réglementaires. L'ensemble vise à sortir le pays d'une déflation d'une quinzaine d'années qui a pour conséquence importante de décourager l'investissement des entreprises. En partie du fait de ces coups de pouce, les prix, hors ceux des produits périssables, ont grimpé de 0,4% en 2013 pour la première fois depuis cinq ans. Le yen s'est en outre fortement déprécié sous l'effet de la nouvelle politique monétaire, ce qui favorise en principe les industries tournées vers l'exportation.