Le constructeur japonais de petites voitures et deux-roues Suzuki a dégagé des bénéfices record lors de l'exercice 2013-2014, dopés par la dépréciation du yen et un afflux temporaire de demande au Japon lié à des raisons fiscales. Il espère stabiliser peu ou prou ces bénéfices lors de l'exercice en cours 2014-2015, malgré des craintes à propos des marchés japonais, indien, indonésien et thaïlandais où il est très présent, a-t-il expliqué dans un communiqué cette semaine. Entre le 1er avril 2013 et le 31 mars 2014, Suzuki a augmenté d'un tiers son bénéfice net, à 107,5 milliards de yens (800 millions d'euros au taux de change moyen de la période), de 30% son bénéfice opérationnel à 187,7 milliards de yens et de 14% son chiffre d'affaires, à 2938 milliards de yens (21,75 milliards d'euros). Le groupe a expliqué avoir fortement profité de la dépréciation d'un quart du yen face à l'euro et au dollar depuis l'arrivée du Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui a poussé la banque centrale du Japon à considérablement assouplir sa politique monétaire. Cette évolution a gonflé le montant de ses revenus à l'étranger lorsqu'il les a convertis en yens, malgré des ventes de voitures hors du Japon qui se sont effritées en volume (-0,3%). En Inde où il contrôle le premier constructeur national, Maruti Suzuki, ses ventes ont stagné légèrement au-dessus du million. Au Japon toutefois, Il a élevé de 8,4% ses ventes, portées par ses populaires mini-véhicules. Dans l'archipel, son activité a été dopée en fin d'exercice par la perspective d'une hausse de la taxe sur la consommation le 1er avril (équivalente à la TVA française), qui a incité les Nippons à acheter des voitures avant pour profiter d'un taux réduit. Outre l'activité quatre-roues (près de 90% du chiffre d'affaires), Suzuki a vendu 12% de deux-roues en moins dans le monde, en raison notamment de difficultés en Chine (-23%), son premier marché pour ce secteur, où ses mobylettes se sont moins bien écoulées. Pour l'exercice en cours qui sera clos le 31 mars 2015, il compte globalement maintenir ses profits de l'exercice passé: il prévoit un bénéfice net en hausse de 7% à 115 milliards de yens (850 millions d'euros au taux de change retenu par le groupe), un bénéfice opérationnel stable à 188 milliards de yens et un chiffre d'affaires en légère hausse de 2,1% à 3 000 milliards de yens (22,2 milliards d'euros).