Le révision de la Constitution, c'est un moment très important dans la vie d'une nation. Il faut d'abord commencer à apaiser la situation, tendre la main aux partis politiques. Il faut que le pouvoir mette un peu de calme de manière à ce que le climat soit plus vivable. En effet, la révision de la Constitution est l'enjeu capital pour l'avenir du pays: mettre en place définitivement un texte qui définit le fonctionnement de l'état algérien et ses institutions. La tâche n'est pas facile, et c'est pour cela que cette entreprise va prendre un certain temps, nécessiter de larges consultations comme préconisé par le chef de l'Etat et aller même vers l'opinion publique qui doit elle également donner son avis, probablement à travers un référendum, comme l'a d'ailleurs suggéré Farouk Ksentini. De ce fait, M. Ouyahia a indiqué, dans une lettre envoyée avant-hier aux personnalités nationales, les chefs de partis et responsables d'organisations ainsi qu'aux compétences nationales invitées à cette concertation que les consultations avec les partis politiques, associations et personnalités prévues au mois de juin pour la révision de la Constitution n'auront "aucune limite préalable" hormis celles relatives "aux constantes nationales et aux valeurs et principes fondateurs" de la société algérienne. Ces principes fondateurs de notre société, indique une note de "présentation générale des propositions d'amendements pour la révision constitutionnelle", "sont immuables et ne sont pas révisables", et doivent par conséquent être à l'abri de toute atteinte éventuelle". M. Ahmed Ouyahia a souligné, dans sa missive, que les "suggestions" qu'il leur a adressées sont faites à "titre indicatif" sur la base du travail établi par la commission des experts juridiques. Parmi les propositions d'amendements de la Constitution, il y a en particulier la réduction à deux du nombre de mandats présidentiels, alors que la durée ne change pas et reste de cinq (5) ans. M. Ouyahia a également souligné que la révision constitutionnelle menée par le Président Abdelaziz Bouteflika s'intègre dans "une démarche participative, sincère afin de parvenir à l'élaboration d'un projet consensuel qui sera soumis soit à la procédure de révision constitutionnelle appropriée", soit par voie référendaire ou approbation par les deux chambres du Parlement. M. Ouyahia reprendra "attache" avec ces personnalités avant la fin mai pour convenir d'une rencontre au siège de la présidence durant le mois de juin pour échanger les vues et recueillir les "commentaires et propositions relatifs à la révision constitutionnelle". Un projet, précise-t-il, qui est mené par le Président Abdelaziz Bouteflika ''dans une démarche participative sincère, afin de parvenir à l'élaboration d'un projet consensuel qui sera soumis, au regard de son contenu, à la procédure de révision constitutionnelle appropriée''. La révision de la Constitution vise en particulier, explique M. Ouyahia, ''à adapter la loi fondamentale aux exigences constitutionnelles suscitées par l'évolution rapide de notre société et les mutations profondes actuellement en cours à travers le monde''. Dès lors, la révision projetée sera ''destinée au renforcement de la séparation des pouvoirs, à conforter l'indépendance de la justice et le rôle du Parlement, à l'affirmation de la place et des droits de l'opposition et à garantir les droits et libertés des citoyens'', ajoute-t-il. En fait, les amendements projetés, explique encore M. Ouyahia, portent sur quatre aspects de la loi fondamentale: son préambule, les principes généraux régissant la société algérienne dont ''les droits et libertés des citoyens et leurs devoirs'', ''l'organisation des pouvoirs'' et le ''contrôle constitutionnel''. M. Ouyahia précise par ailleurs que ces propositions sont adressées ''à titre indicatif''. Il ajoute en outre que '' le chantier de révision constitutionnelle ne fait l'objet d'aucune limite préalable, hormis celles relatives aux constantes nationales ainsi qu'aux valeurs et principes fondateurs de notre société''. Il a également annoncé à tous ceux qui ont été sollicités pour ce projet de révision de la Constitution qu'une première réunion est prévue à la fin du mois de mai pour fixer la date de la rencontre (au siège de la Présidence de la République) au mois de juin prochain. L'objectif de cette rencontre du mois de juin sera focalisé, a-t-il précisé, sur ''un échange sur vos commentaires et propositions relatifs à la révision de la Constitution''. Rappelons que les invitations à une large concertation sur la révision de la Constitution ont été adressées, avant-hier, par la présidence de la République, à 150 partenaires constitués notamment de partis politiques, organisations, associations nationales et représentants de diverses corporations, en vertu de la décision du président Abdelaziz Bouteflika, prise le 7 mai dernier, en Conseil des ministres. Le président Bouteflika avait annoncé lors de ce Conseil des ministres que les partis politiques, les personnalités nationales, les associations seront rendus destinataires à la mi-mai des propositions d'amendements dégagées par la Commission d'experts" sur la révision de la Constitution. Par la suite, ''ces interlocuteurs seront invités à des rencontres à la présidence de la République, qui seront entamées au début du mois de juin prochain, pour exposer et débattre leurs vues, commentaires et éventuelles contre-propositions au sujet des propositions qu'ils auront eu le temps d'étudier". Ce sera en fait des consultations au bout desquelles sera dégagé un texte ''consensuel''. Un texte qui va être la prochaine Constitution de l'Algérie, une nouvelle mouture consensuelle des avis des uns et des autres, sans exclusive ni discrimination. C'est là le souhait de tous les acteurs politiques, à commencer par le chef de l'Etat.