L'Irak a engagé avant-hier les travaux de réparation d'un oléoduc du nord du pays dont la suspension après des attaques d'insurgés a fait perdre au pays des millions de dollars, ont annoncé des responsables. Les travaux de réparation d'une portion de 40 kilomètres de l'oléoduc, qui court de la province septentrionale de Kirkouk jusqu'au port turc de Ceyhan, devraient durer entre 10 et 15 jours, selon des responsables du ministère du Pétrole. La maintenance a commencé aujourd'hui, a annoncé le porte-parole du ministère, Assem Jihad. Vous pouvez calculer les pertes vous-mêmes, a-t-il ajouté. L'oléoduc a été arrêté depuis le 2 mars, et (l'exportation) de entre 300 000 et 400 000 barils de pétrole par jour a été suspendue après une série d'attaques visant l'oléoduc. Les forces de sécurité ont mené plusieurs opérations contre des groupes d'insurgés pour sécuriser l'accès à l'oléoduc, et les équipes techniques peuvent maintenant accéder au pipeline afin de permettre la reprise des opérations de pompage, a-t-il précisé. Les travaux se dérouleront entre les villes de Charqat, dans la province de Salaheddine, et Ain Jahash, dans la province de Ninive, a ajouté un responsable de l'entreprise publique North Oil Company. Les exportations de brut représentent plus de 75% du PIB et plus de 90% des revenus de l'Etat, selon le Fonds monétaire international (FMI). Les autorités irakiennes, qui peinent à diversifier l'économie, entendent accroître les volumes dans les années à venir, pour atteindre une production de 9 millions de barils par jour (mbj) en 2017, afin de favoriser la croissance. Mais, si les exportations de pétrole depuis les terminaux pétroliers du sud du pays, reliant le Golfe, augmentent, les attaques répétées contre l'oléoduc Kirkouk-Ceyhan mettent à mal le transport du brut depuis le nord de l'Irak. Malgré cette situation, les exportations journalières ont progressé au cours des derniers mois, atteignant en février 2,8 mbj, un chiffre jamais égalé depuis plus de deux décennies. De nombreux Irakiens déplorent néanmoins que la hausse des exportations n'ait pas conduit, en raison d'une corruption rampante, au développement du pays, où les services publics sont de piètre qualité.