Après trois semaines de consultations et de discussions engagées avec des personnalités nationales, des partis politiques et le mouvement associatif, Ahmed Ouyahia a prêté son attention, hier, aux journalistes des différents organes de presse, lors d'une conférence animée à la résidence d'El Mithak, dans le but de faire le point sur le bilan de ces consultations. De ce fait, agissant au nom du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et sous son autorité, le ministre d'Etat, chef de cabinet de la présidence de la République Ouyahia, semble aller doucement mais sûrement vers un aboutissement favorable de la mission dont il a été chargé, à savoir mener des consultations pour la révision d'une Constitution consensuelle. A cette occasion, le ministre d'Etat, n'a pas mâché ses mots en s'adressant aux personnalités ayant boycotté ces consultations. Chiffres à l'appui, M. Ouyahia a fait savoir que soixante-quinze (75) partenaires ont pris part jusqu'à maintenant à ces consultations. Rappelant que cette révision de la constitution "n'intervient pas dans une conjoncture de crise comme ce fut le cas lors des précédentes révisions", M. Ouyahia a précisé que "l'objectif de ces rencontres est de renforcer la séparation des pouvoirs et le rôle du Parlement, d'offrir une place à l'opposition, de consolider les droits et les libertés des citoyens et de promouvoir la démocratie". Il a par ailleurs relevé que ces questions ont été formulées durant ces rencontres par "la majorité" des participants représentant les partis politiques et la société civile ou par des personnalités et compétences nationales". En outre, M. Ouyahia a expliqué que la révision de la Constitution vise, en particulier, à adapter la loi fondamentale aux exigences constitutionnelles suscitées par l'évolution rapide de notre société et les mutations profondes actuellement en cours à travers le monde. Le ministre d'Etat a affirmé, à cet effet, que lesdites consultations avec les différents acteurs politiques confirment la volonté du Gouvernement à aller de l'avant. De surcroît, le conférencier a assuré qu'il est à " mi-chemin " de la révision de la Loi fondamentale régissant le pays. De plus, l'ex Premier ministre a mis l'accent sur les bonnes conditions dans lesquelles a eu lieu cette nouvelle révision de la Constitution. Pour lui, " les précédentes Constitutions ont eu lieu dans un contexte sécuritaire peu stable ". " C'est loin d'être le cas en 2014, c'est la seule Constitution qui a lieu dans la paix ", a indiqué le ministre d'Etat. Sur un autre sillage, M. Ouyahia n'a pas manqué de rappeler que cette nouvelle Constitution table sur l'amélioration de la démocratie, des droits et des libertés. L'orateur a ajouté que ces consultations ont abouti à une synthèse paraphée par des experts désignés par le chef de l'Etat pour élaborer des réflexions allant dans le sens de rédiger une mouture du projet constitutionnel. "Une Constitution consensuelle est possible à une seule condition: la bonne intention de tous et la confiance en ce processus consultatif qui n'engage en rien les boycotteurs où opposants", a-t-il précisé ajoutant que l'objectif n'est désormais pas celui qui gouverne mais plutôt où va-t-on ? S'adressant aux boycotteurs des consultations, le chef de l'Etat a indiqué que " l'Algérie n'a pas besoin d'une phase transitoire, l'Algérie a besoin de la paix ". Selon lui, " les choix de certains boycotteurs est une décision dangereuse, surtout que l'Algérie est un Etat institutionnelle, c'est au peuple de prendre la responsabilité ". Pour ce qui est de l'appel lancé par certains partis à l'égard de l'Armée, afin d'instaurer cette phase de transition, le chef de l'Etat a encore frappé fort, en affirmant que l'Armée algérienne est au service du peuple et a des responsabilités historiques, et n'est pas au service des jeux politiques. M. Ouyahia semble vouloir dire que l'ouverture de ces consultations bilatérales avec la classe politique et la société civile n'a pas empêché certains de tenter de souffler, en cette occasion, sur les braises incandescentes de l'affrontement. Suscitant, ici et là, des "illusions" destinées à conditionner la société d'autant plus crédule que les stigmates de la tragédie nationale sont encore à vif. Excluant toute réhabilitation de l'ex-FIS dissout ou d'une amnistie générale, le chef de Cabinet à la présidence de la République, notera que ni Hachemi Sahnouni, ni Madani Merzag, qu'il a reçus au siège de la Présidence n'ont évoqué le retour du FIS. Quant à l'unanimité dans la révision de la Constitution, M. Ouyahia n'a pas caché son optimisme. " Oui, l'unanimité est possible ", a-t-il rassuré. Enfin, le chef de cabinet de la présidence de la République n'a pas épargné une possibilité d'effectuer un suffrage pour approuver le texte.