Le nombre de chômeurs a légèrement reflué dans la zone euro en mai par rapport à avril, avec 28.000 demandeurs d'emploi en moins, une baisse beaucoup moins marquée que le mois précédent, laissant le taux stable à 11,6%. L'Office européen de statistiques, qui avait annoncé le mois dernier un taux de chômage de 11,7% pour avril, a revu ce chiffre à la baisse à 11,6%, ce qui explique la stabilité observée en mai. La zone euro comptait en mai 18,552 millions de chômeurs. Si la baisse est modérée sur un mois, elle est beaucoup plus nette sur un an puisque cela représente 636 000 demandeurs d'emploi de moins qu'en mai 2013. Le taux de chômage y était alors de 12,0%. Mais en avril, le nombre de chômeurs avait diminué de 106 000 dans la zone euro, et la baisse observée en mai est la plus faible depuis janvier, souligne Howard Archer, analyste d'IHS Global Insight. Cela pourrait être un signe du fait que l'incapacité générale de la zone euro à augmenter le rythme de la croissance à ce stade en 2014 pourrait peser sur le marché du travail, selon cet économiste, qui n'anticipe pas de changement de tendance dans les prochains mois. Le chômage continue de refluer lentement en Europe, mais le chômage de longue durée continue d'augmenter et la situation des ménages ayant de faibles revenus ne s'est pas améliorée, a déploré dans un communiqué le commissaire européen aux Affaires sociales, Laszlo Andor, appelant les Etats membres à en faire plus pour soutenir la création d'emploi et combattre l'exclusion sociale. Nous ne pourrons parler de réelle reprise que lorsque l'économie européenne créera de nouveaux emplois par centaines de milliers chaque mois de manière régulière, et que nous commencerons à faire des progrès tangibles vers la cible de 75% de taux d'emploi, l'un des objectifs de l'Europe à l'horizon 2020, a insisté M. Andor. Le taux d'emploi des 20-64 ans était de 68,3% en 2013 dans l'UE, et de 67,7% ans la zone euro.
Moins de jeunes chômeurs Du côté des bonnes nouvelles, le taux de chômage des jeunes a légèrement diminué en mai dans la zone euro, à 23,3% contre 23,4% le mois précédent et 23,9% un an plus tôt. Les 18 comptaient 3,356 millions de jeunes chômeurs en mai, soit 205 000 de moins qu'un an plus tôt. Parmi les Etats de la zone euro, les taux de chômage les plus faibles ont été enregistrés en Autriche (4,7%), en Allemagne (5,1%) et à Malte (5,7%), qui fait désormais mieux que le Luxembourg (6,3%). Les taux les plus élevés concernent toujours la Grèce (26,8% selon les derniers chiffres disponibles, qui datent de mars), et l'Espagne (25,1%). En tendance sur un an, les plus fortes baisses ont été enregistrées au Portugal (de 16,9% à 14,3%) et en Irlande (de 13,9% à 12,0%), tandis que les plus fortes hausses ont concerné le Luxembourg (de 5,8% à 6,3%), l'Italie (de 12,1% à 12,6%), la Finlande (de 8,1% à 8,5%) et les Pays-Bas (de 6,6% à 7,0%). Dans l'ensemble de l'UE, le chômage touchait en mai 25,184 millions de personnes, soit un taux de 10,3%, en baisse par rapport à avril (10,4%). Le nombre de chômeurs a baissé de 63 000 en un mois et de 1,361 million en un an.
La croissance du secteur manufacturier ralentit en juin La reprise s'est poursuivie pour le 12e mois consécutif dans le secteur manufacturier de la zone euro en juin, mais montre des signes d'essoufflement, a indiqué hier le cabinet privé Markit en publiant une seconde estimation de l'indice PMI. Le PMI manufacturier s'est établie à 51,8 en juin. Une première estimation l'avait donné à 51,9. Il avait atteint 52,2 en mai. Lorsque l'indice dépasse les 50 points, cela signifie que l'activité progresse tandis qu'elle se replie s'il est inférieur à ce seuil. L'indice "met en évidence un affaiblissement de la reprise" dans le secteur manufacturier de la zone euro, qui "affiche sa plus faible expansion depuis sept mois", note Chris Williamson, chef économiste de Markit. L'indice de juin est "décevant", juge Howard Archer, d'IHS Global Insight, surtout "après une croissance contenue à 0,2% au premier trimestre par rapport aux trois mois précédents", et "cela montre que la zone euro est toujours à la lutte pour réellement accélérer le rythme de sa croissance". Chris Williamson pointe notamment la faible progression de l'emploi manufacturier, pour cause de ralentissement des nouvelles commandes "qui reflète le très faible niveau de la consommation des ménages et des entreprises, incitant les entreprises à limiter leurs décisions d'embauche". Parmi les pays couverts par l'enquête, c'est encore une fois en France que la tendance de l'activité est la plus faible, la production des fabricants français se repliant pour la première fois depuis cinq mois. L'indice y est à 48,2. La croissance ralentit en Allemagne, avec un indice à 52,0, en Italie (52,6), aux Pays-Bas (52,3) et en Autriche (50,4). La Grèce, comme la France, enregistre un repli (49,4). En revanche, elle accélère en Irlande (55,3) et en Espagne, où elle atteint un plus haut niveau en sept ans, à 54,6. Pour Chris Williamson, "le ralentissement de l'expansion incitera la Banque centrale européenne à intensifier ses mesures de soutien à l'économie et des voix de plus en plus nombreuses s'élèveront sans nul doute en faveur d'une politique d'assouplissement quantitatif généralisée". Selon la plupart des analystes, la BCE ne devrait cependant pas annoncer de nouvelles mesures lors de sa prochaine réunion jeudi, après avoir déjà annoncé début juin des mesures non conventionnelles de soutien à l'économie, notamment la prolongation de l'octroi illimité de liquidités à court terme aux banques et la préparation d'un programme de rachat d'actifs.