Un haut fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères a affirmé avant-hier que les relations algéro-marocaines et la construction maghrébine ont fait les frais de la "stratégie de la tension" et de la "politique de rupture" que le Maroc entretient "savamment". "Il est malheureux de constater que les relations bilatérales algéro-marocaine et la construction maghrébines ont fait les frais de la stratégie de la tension et de la politique de la rupture que nos voisins marocains entretiennent savamment et cultivent avec une rare constance pour tenir en otage la destinée des peuples maghrébins avec le vain espoir de voir l'Algérie renier sa position principale sur la question du Sahara occidental qui est conforme, je le précise, à la stricte légalité internationale", a indiqué ce haut fonctionnaire en réponse aux "errements frénétiques" du MAE marocain. "Comment expliquer sinon cette peur panique du Maroc à l'approche de rendez-vous cruciaux, en octobre prochain et en avril 2015, où l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, devra faire son rapport au Conseil de sécurité sur la question du Sahara occidental dans le cadre de l'évaluation de tout le processus politique", a-t-il affirmé. La contribution du diplomate vient en réaction aux "errements frénétiques" du ministre marocain des Affaires étrangères, Salah-Eddine Mezouar, qui a impliqué directement l'Algérie dans la question sahraouie lors d'un récent passage sur le plateau d'une télévision étrangère. Selon le haut fonctionnaire, "c'est cette perspective douloureuse qui explique la rage et le désarroi de Mezouar qui en est réduit aux gesticulations paniquées et aux réactions hystériques visant à rendre l'Algérie responsable de l'impasse que connaît le processus de règlement de ce conflit et que tous les observateurs neutres imputent à l'entêtement du Maroc à faire entériner un fait colonial". " Feignant d'ignorer l'existence d'une doctrine des Nations unies en matière de décolonisation, le chef de la diplomatie marocaine a fait étalage de son ignorance des principes auxquels son pays a pourtant souscrit en devenant, bien avant l'Algérie, membre de l'ONU. En effet, il est utile de rappeler à cet illustre diplomate que cette doctrine est consacrée par la clarté de l'énoncé de la Charte des Nations unies qui dispose que, parmi les buts de l'ONU, figure celui de ''développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l'égalité des droits des peuples et de leur droit à disposer d'eux-mêmes '' Sur cette base, les Nations unies ont, depuis 1966, et avec une remarquable constance, défini le processus de décolonisation applicable au Sahara Occidental, conformément à la déclaration 1514 (XV) du 14 décembre 1960 sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Elles ont également défini la méthode à suivre pour la décolonisation rapide et préconisé une consultation de la population autochtone au moyen d'un référendum organisé sous les auspices et le contrôle des Nations unies. Par ailleurs, la Cour Internationale de Justice rappelle, dans son avis consultatif du 16 octobre 1975, que le principe de libre autodétermination doit s'appliquer immédiatement à toutes les situations coloniales (paragraphe 55 de l'avis consultatif sur le Sahara Occidental). Et la cour de conclure que le processus de décolonisation envisagé par l'Assemblée Générale de l'Onu est un processus qui respectera le droit des populations du Sahara de déterminer leur statut politique futur par la libre expression de leur volonté. Ce droit à l'autodétermination n'est pas modifié par la requête pour avis consultatif et constitue un élément de base des questions adressées à la cour par l'Assemblée Générale. Le Maroc traverse un moment des plus délicats dans sa quête de maintenir le statu quo au Sahara Occidental. Pour la énième fois, le gouvernement marocain mène une large campagne contre l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara Occidental, le chevronné diplomate américain, Christopher Ross, pour le pousser maladroitement à la sortie, pratique désormais connue qui rappelle l'épisode de James Baker, dont la démission a réjoui le Maroc. Il est malheureux de constater que les relations bilatérales algéro-marocaines et la construction maghrébine ont fait les frais de la stratégie de la tension et de la politique de la rupture que nos voisins marocains entretiennent savamment et cultivent avec une rare constance pour tenir en otage la destinée des peuples maghrébins avec le vain espoir de voir l'Algérie renier sa position de principe sur la question du Sahara occidental qui est conforme, je le précise, à la stricte légalité internationale.