Les cours du maïs et du soja ont légèrement reculé cette semaine à Chicago, victimes de la multiplication des preuves de récoltes abondantes aux Etats-Unis. Le prix du blé a de son côté limité ses pertes en raison de problèmes de qualité en Europe. Les courtiers du marché agricole sont restés suspendus tout au long des dernières séances aux photos, tweets et autres remarques des participants à la tournée d'inspection organisée, comme chaque troisième semaine d'août, par le cabinet d'analyses et de conseils Pro Farmer. Spécialistes et journalistes ont sillonné les routes du Midwest, s'arrêtant régulièrement pour examiner et prélever épis de maïs et gousses de soja. Pro Farmer publiera ses conclusions définitives vendredi après la clôture mais les observations disponibles confirment l'ampleur des récoltes cette année. Ainsi pour le maïs, le ministère américain de l'Agriculture prévoit un rendement moyen de 414 boisseaux par hectare, ce qui est déjà un record, mais "beaucoup d'observateurs estiment qu'il s'approchera plus de 420 à 430 boisseaux par acre", souligne Dewey Strickler de Ag Watch Market Advisors. Les conditions météorologiques restent quant à elles très favorables au développement des plantes. Quelques zones sont toujours un peu trop sèches mais, comme les températures restent modérées, cela ne provoque pas de dégât majeur. Certains évoquent la crainte d'un gel précoce, une préoccupation à prendre avec des pincettes selon Bill Nelson de Doane Advisory Services car "elle revient toujours à cette période de l'année". Le marché du blé a de son côté "enfin donné quelques signes de vie", estime Dewey Strickler. Plombé par l'anticipation d'une offre abondante sur le marché mondial, en particulier en provenance des pays de la mer Noire, le prix du blé américain s'est un peu redressé au cours des dernières séances grâce aux craintes sur les récoltes européennes, affectées par les fortes pluies tombées en juillet. La France, premier exportateur européen de blé, a ainsi dû acheter du blé britannique et lituanien pour pallier la mauvaise qualité de sa récolte et pouvoir ainsi fournir ses grands clients étrangers, au Maghreb et en Afrique de l'Ouest notamment. "Si la France n'a pas assez de blé pour exporter comme à son habitude, cela laisse plus de place au blé américain, de bonne qualité cette année", remarque Bill Nelson. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en décembre 2014, le plus échangé actuellement sur le marché, évoluait vendredi à la mi-séance à 3,7150 dollars contre 3,7700 dollars à la clôture vendredi dernier. Le boisseau de blé pour livraison en décembre, le contrat le plus actif en ce moment, s'échangeait à 5,6300 dollars contre 5,6350 dollars en fin de semaine dernière, après être descendu jusqu'à 5,5000 mercredi. Le boisseau de soja pour livraison en novembre, le plus coté, s'établissait à 10,4000 dollars contre 10,5200 dollars vendredi dernier.