Airbus Group va se concentrer sur les avions militaires, les missiles et les activités spatiales et les systèmes et services associés dans le cadre de la révision de son portefeuille d'activités de défense, qui passera également par des cessions, notamment dans les activités de communication. "Suite à l'évaluation exhaustive et détaillée de son portefeuille d'activités, Airbus Defence and Space a défini les activités Espace (lanceurs et satellites), Avions militaires, Missiles ainsi que les systèmes et services associés comme ses cœurs de métier", annonce Airbus Group dans un communiqué. "La division continuera à investir dans ces secteurs afin de renforcer sa position de leader", précise-t-il. Le second volet de cette restructuration, qui intervient dans le cadre de la revue stratégique d'Airbus Group engagée en 2013, porte sur la cession d'activités de communication, de participations et filiales. Airbus Defence and Space, la branche née au 1er juillet du regroupement des activités défense de l'ex-EADS, prévoit ainsi "de céder certains secteurs d'activité ne correspondant pas à ses objectifs stratégiques et pour lesquels un meilleur développement serait possible dans des structures différentes". Airbus Defence and Space comprend les anciens Cassidian, Astrium et Airbus Military et constitue le deuxième pilier d'Airbus Group aux côtés de l'avionneur Airbus. Elle emploie à ce jour quelque 40 000 salariés pour un chiffre d'affaires annuel d'environ 14 milliards d'euros. Le groupe n'avance pas de calendrier mais précise que le volume d'activité des entités à céder avoisine les 2 milliards d'euros, selon un porte-parole.
"Conséquence logique" "Il s'agit tout d'abord des activités de communications commerciales et parapubliques (dont les radiocommunications mobiles professionnelles ainsi que des services commerciaux de communication par satellite), qui auront de meilleures perspectives de croissance en intégrant d'autres structures industrielles", précise le groupe. Parmi les actifs mis en vente figurent également certaines filiales et participations, dont Fairchild Controls, Atlas Elektronik, Rostock System-Technik, AvDef et ESG. Le conglomérat industriel allemand ThyssenKrupp a indiqué par la voix de son patron Heinrich Hiesinger avoir pris acte de l'intention d'Airbus de vendre sa part dans leur co-entreprise Atlas Elektronik, et qu'il allait "étudier toutes les options", y compris s'en porter acquéreur. "Nous avons un droit de préemption, nous avons pris acte des annonces (d'Airbus) et nous étudions toutes les options, mais il n'y a pas encore de décision", a déclaré un porte-parole du groupe, rapportant des propos de M. Hiesinger. "Enfin, indique Airbus, toutes les alternatives industrielles seront explorées pour les secteurs Sécurité et Electronique de défense de la division afin d'assurer leur croissance future et la création de valeur". Autrement dit, cela passera par des partenariats ou des cessions. "Les décisions concernant le portefeuille d'activités d'Airbus Defence and Space sont la conséquence logique de la revue stratégique d'Airbus Group de 2013", a déclaré Tom Enders, P-DG d'Airbus Group, cité dans le communiqué. Elles permettront "de nous recentrer encore plus sur les cœurs de métier du groupe que sont l'aéronautique et l'espace", a-t-il ajouté. "Au vu du contexte budgétaire tendu dans nos pays et de la concurrence croissante sur les marchés mondiaux, l'examen de notre portefeuille d'activités apparaît comme un élément essentiel pour le développement futur de notre division défense et espace et l'amélioration de sa compétitivité", a fait valoir de son côté Bernhard Gerwert, patron d'Airbus Defence and Space. "Toutes ces décisions respecteront bien entendu les accords de sécurité nationale et feront l'objet de discussions franches et ouvertes avec les représentants du personnel", a-t-il assuré. Côté syndical en France, on estime que ces mesures "ne constituent pas une casse énorme, elles ne concerneraient en France que 200 personnes environ, essentiellement à Elancourt", a indiqué un responsable sous couvert de l'anonymat. Le périmètre exact des activités touchées en France ne sera connu que lors d'un comité d'entreprise mercredi à Elancourt, a-t-il précisé. L'ex groupe EADS, qui emploie quelques 144'000 salariés, se compose désormais de trois divisions: Airbus (aviation commerciale), Airbus Helicopters (ex-Eurocopter) et Airbus Defence and Space (ADS) qui regroupe les anciennes divisions Cassidian (défense), Astrium (espace) et l'activité avions de transport militaire d'Airbus. Pour sa partie Espace, le groupe a déjà entrepris en juin 2014 un rapprochement avec le groupe français Safran dans les lanceurs, notamment la fusée Ariane.