Les cours du cacao se sont redressés cette semaine alors que les investisseurs craignent que l'épidémie d'Ebola atteigne les zones de production en Afrique de l'Ouest tandis que le café continuait son repli et que le sucre tentait un rebond à Londres. Le cacao rebondit sur fond de craintes autour d'Ebola Les cours du cacao sont repartis en hausse cette semaine après quinze jours de correction, le marché craignant que le virus Ebola ne touche les pays producteurs de fèves brunes en Afrique de l'Ouest. Le cacao a ainsi atteint jeudi son plus haut niveau depuis près de trois semaines, à 2 070 livres la tonne à Londres et 3 205 dollars la tonne à New York. La fève brune revenait ainsi vers ses plus hauts depuis 2011 atteints fin août. "Selon des courtiers, les achats ont été motivés par des craintes que le virus Ebola se répande dans les pays producteurs d'Afrique de l'Ouest", a rapporté Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. Depuis le début de l'année, l'épidémie a fait 2 630 morts en Afrique de l'Ouest sur 5 357 cas, selon le dernier bilan de l'OMS publié jeudi. Trois pays sont particulièrement touchés: le Liberia, la Guinée et la Sierra Leone. Or le Liberia et la Guinée sont des pays frontaliers de la Côte d'Ivoire, premier producteur mondial de cacao, qui représente 40% de l'offre mondiale. L'Afrique de l'Ouest compte d'autres importants producteurs de cacao (notamment le Ghana, numéro deux mondial), si bien que cette région pèse près de 72% de la production mondiale de fève brune.
Rebond technique pour le sucre à Londres Les cours du sucre ont divergé cette semaine, continuant de chuter à New York mais rebondissant à Londres, après avoir beaucoup baissé dernièrement. A Londres, le sucre est monté jusqu'à 419,40 dollars la tonne jeudi, son plus haut niveau depuis deux semaines, s'éloignant ainsi de son plus bas depuis mi-avril 2009 atteint vendredi dernier (à 384,90 dollars). "Il n'y a pas eu d'information expliquant un retournement des cours, mais le marché avait fortement baissé ces deux dernières semaines et devait enregistrer une correction", a expliqué M. Scoville, citant des flux spéculatifs de couverture de positions à découvert. Par contre, les cours du sucre ont continué leur chute à New York, le contrat pour livraison en octobre tombant mercredi jusqu'à un nouveau plus bas depuis mai 2010, à 13,32 cents la livre. Les prix du sucre fondent presque sans discontinuer depuis début juillet, effaçant leur remontée enregistrée au premier semestre après une mauvaise année 2013 (au cours de laquelle ils ont reculé de 15% à Londres et de 16% à New York). Cette faiblesse des cours est attribuable à l'abondance de l'offre sur le marché mondial du sucre, qui est en excédent depuis quatre saisons consécutives et le sera encore la saison prochaine (2014/15, qui commence début octobre).
Le café poursuit son repli Les prix du café ont continué leur repli cette semaine, alors que l'offre ne manque pas en ce moment sur le marché mondial du café. A Londres, le café est tombé vendredi à son plus bas niveau depuis un mois, à 1 934 dollars la tonne, tandis qu'il a atteint 175,90 cents la livre jeudi à New York, un plus bas depuis deux mois. Selon les analystes de Commerzbank, cette baisse des prix est imputable à l'arrivée sur le marché des récoltes de café des pays d'Amérique centrale et du Sud, et devrait se poursuivre à court terme. "La Colombie a une très importante récolte cette année et est censée être un important vendeur sur le marché de l'arabica actuellement", a par exemple signalé M. Scoville. Quatrième producteur mondial de café, la Colombie a récolté 12,1 millions de sacs de 60 kilos sur les 12 derniers mois (septembre 2013-août 2014), soit 26% de plus qu'à la même période antérieure, selon la Fédération nationale des caféiculteurs de Colombie. "Néanmoins, à moyen terme les prix de l'arabica devraient se maintenir à un niveau élevé étant donné l'incertitude sur l'offre future du Brésil, premier producteur mondial", ont prévenu les analystes de Commerzbank. Selon les derniers chiffres officiels, le Brésil devrait produire 45,1 mio de sacs de café cette année, soit 8% de moins que l'année dernière, la sécheresse du premier trimestre ayant endommagé les cultures d'arabica. "Les perspectives pour (la récolte) 2015 sont aussi critiques, beaucoup de caféiers ayant vu leur croissance limitée par la sécheresse", a-t-on prévenu chez Commerzbank. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 2 069 livres vendredi, contre 1 972 livres le vendredi précédent. Sur le ICE Futures US de New York, la tonne pour livraison en décembre valait 3 200 dollars, contre 3 038 dollars sept jours plus tôt. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 412,10 dollars, contre 395,60 dollars pour le contrat d'octobre le vendredi précédent. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en octobre valait 13,76 cents, contre 14,33 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 1 950 dollars, contre 1 988 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 181,95 cents, contre 184,50 cents sept jours auparavant.