Les cours des matières premières alimentaires ont connu des fortunes diverses cette semaine, le cacao se trouvant porté par des investissements spéculatifs, le sucre plombé par une offre abondante et le café restant hésitant. CACAO TOUJOURS PORTE PAR DES INVESTISSEMENTS SPECULATIFS Le cours de la tonne de cacao est monté lundi à Londres à 1800 livres sterling, son plus haut niveau depuis mi-septembre 2011, aidé notamment par des achats spéculatifs "qui continuent de régir le marché", a commenté Kona Haque, analyste chez Macquarie. En effet, comme l'a remarqué l'analyste, les fondamentaux du marché sont plutôt baissiers, à l'exemple de "la récolte en provenance d'Afrique de l'Ouest (qui) continue d'augmenter". La Côte d'Ivoire et le Ghana sont de loin les deux plus gros producteurs de fève brune au monde. Mais "tous les regards se tournent désormais vers le retour saisonnier de l'harmattan (un vent sec qui balaie l'Afrique de l'Ouest en hiver), qui peut provoquer de la sécheresse dans les régions productrices de cacao", ont prévenu les exports d'Ecobank. "Au cours de saisons précédentes, l'harmattan a provoqué une chute des livraisons au cours du premier trimestre de l'année et fait baisser la qualité des fèves", a-t-on expliqué chez Ecobank. Café ballotté entre offre de Robusta abondante et craintes sur l'Arabica Les cours du café ont connu des sorts contrastés, baissant à Londres après un sommet en quatre mois atteint la semaine précédente (1813 dollars la tonne de Robusta), mais progressant légèrement à New York, après être montés jeudi à 116,25 cents la livre, un plus haut depuis mi-octobre. "Les cours du Robusta à Londres ont connu un rebond inhabituel et marqué ces dernières semaines", a relevé Kona Haque, du fait d'une baisse temporaire de l'offre, notamment liée à des retards de la production au Vietnam (deuxième plus gros producteur de café au monde). Mais avec une offre vietnamienne qui devrait au final être abondante, et des mouvements de ventes d'investisseurs cherchant à engranger quelques bénéfices après la hausse des prix, le cours du Robusta risque de repartir en forte baisse, a prévenu Mme Haque. L'Arabica, échangé à New York, a lui été soutenu par des craintes sur l'offre du Brésil, le plus gros producteur de café au monde. "Les récoltes auraient subi des dégâts du fait de pluies abondantes dans certaines régions clés pour la production brésilienne de café", ont noté les analystes de Commerzbank. "De fortes pluies ont aussi interrompu la récolte en Colombie (cinquième producteur mondial) et au Mexique (huitième plus gros producteur au monde)", ont poursuivi les experts de Commerzbank. NOUVEAU PLUS BAS EN PLUS DE TROIS ANS POUR LE SUCRE Les prix du sucre se sont stabilisés en fin de semaine après être tombés mercredi à Londres à 432,10 dollars la tonne, au plus bas depuis début mai 2010, et à New York à 15,86 cents la livre, un record de faiblesse depuis début juillet 2010. "Le marché reste principalement inquiet de l'abondance de l'offre et du fait qu'aucune demande supérieure à la normale n'est observée", a expliqué Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. "La hausse de l'offre en provenance d'Inde (deuxième plus gros producteur mondial) et de Thaïlande (cinquième producteur) à laquelle s'ajoute de bons niveaux d'offre du Brésil (plus gros producteur au monde)" maintiennent les prix à la baisse, a détaillé M. Scoville. Sur le Liffe de Londres, la tonne de CACAO pour livraison en mars valait 1.791 livres sterling vendredi vers 14H15 GMT, contre 1.768 livres sterling le vendredi précédent à 11H30 GMT. Sur le ICE Futures US de New York, la tonne pour livraison en mars valait 2.801 dollars, contre 2.782 dollars sept jours plus tôt. À Londres, la tonne de ROBUSTA pour livraison en mars valait 1.711 dollars, contre 1.800 dollars le vendredi précédent à 11H30 GMT. À New York, la livre d'ARABICA pour livraison en mars valait 115 cents, contre 112,80 cents sept jours auparavant. À Londres, la tonne de SUCRE BLANC pour livraison en mars valait 442,40 dollars, contre 443,80 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de SUCRE BRUT pour livraison en mars valait 16,42 cents, contre 16,24 cents sept jours auparavant.