Rafik Khalifa, golden boy algérien à la réussite fulgurante et à la déconfiture tout aussi soudaine, a-t-il détourné des millions lors de la faillite de son groupe ? Le jugement de l'homme d'affaires, emprisonné en Algérie, est attendu mardi à Nanterre. Rafik Khalifa est poursuivi en France dans une affaire impliquant deux des entreprises de son holding (Khalifa Airways et Khalifa Rent a Car) implantées à Puteaux (Nanterre). L'affaire a commencé en juillet 2003, lorsque tous les ordinateurs de Khalifa Airways ont disparu des locaux de Puteaux (Hauts-de-Seine), alors que la société venait d'être placée en liquidation judiciaire. Le parquet avait requis en juin dernier trois ans de prison à l'encontre de l'ancien homme d'affaires. Dix autres personnes étaient poursuivies, dont un notaire, des anciens représentants de l'entreprise en France ainsi qu'un constructeur et équipementier aéronautique. Khalifa, écroué à Londres depuis 2007, a été extradé à Alger pour affaire similaire le 24 décembre 2013 et est jugé par défaut, n'ayant pas assisté aux débats. Rafik Khalifa a déjà été condamné en 2007 par le tribunal criminel de Blida par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité notamment pour association de malfaiteurs, et faillite frauduleuse. Il doit être de nouveau jugé en Algérie. Dix autres personnes étaient poursuivies, son ex-femme, un notaire, d'anciens représentants de l'entreprise en France, ainsi qu'un constructeur et équipementier aéronautique. Ils comparaissaient pour avoir, au moment de la déconfiture du groupe, dissimulé un certain nombre d'actifs, notamment trois avions d'une valeur de 5,5 millions d'euros, une douzaine de voitures de luxe et un domaine sur la Côte d'Azur de 35 millions d'euros, où le golden boy organisait de somptueuses réceptions avec des célébrités comme Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Sting ou encore Bono.