Les prix des matières premières alimentaires ont divergé cette semaine, le cacao se repliant après s'être envolé en raison des craintes sur Ebola tandis que le café poursuivait sa hausse et que le sucre interrompait son rebond. Le cacao victime de prises de bénéfices Les cours du cacao ont nettement reculé cette semaine, victimes de prises de bénéfices, après avoir grimpé la semaine dernière à des sommets depuis 2011 sur fond de craintes de contagion d'Ebola aux principales zones de production en Afrique de l'ouest. La fève brune est ainsi tombée vendredi à Londres à 1 990 livres sterling la tonne et à 3 079 dollars la tonne le même jour à New York, au plus bas depuis respectivement trois et deux semaines. Ebola "a temporairement été oublié" sur le marché du cacao, a expliqué Eric Sivry, courtier chez Marex Spectron. "Il est plutôt clair que, pour la première fois depuis longtemps, la panique s'était emparée du marché", a-t-il ajouté. La semaine dernière, les craintes que l'épidémie Ebola ne se répande à la Côte d'Ivoire et au Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux de cacao, ont poussé les cours de la fève brune à des niveaux inconnus depuis le printemps 2011 (à 2 187 livres sterling la tonne et 3 399 dollars la tonne). La Côte d'Ivoire, qui représente 40% de l'offre mondiale de cacao, partage une frontière avec le Liberia et la Guinée, deux des pays les plus touchés par Ebola. Mais "le virus n'a pas été détecté dans les zones de production" tandis que les "conditions de production restent bonnes en Afrique de l'ouest", a signalé Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. L'Afrique de l'ouest compte d'autres importants producteurs de cacao, si bien que cette région pèse environ 72% de la production mondiale de fèves brunes.
Le café poursuit sa hausse, craintes sur l'offre brésilienne Les prix du café ont poursuivi leur hausse cette semaine, toujours propulsés par des inquiétudes sur la production au Brésil, premier producteur et exportateur mondial de café. Le robusta échangé à Londres a ainsi atteint jeudi son plus haut niveau depuis deux mois (à 2 101 dollars la tonne) tandis que l'arabica a atteint le même jour 213,75 cents la livre, son maximum depuis un peu plus de cinq mois. "Il y a toujours beaucoup d'incertitudes sur l'ampleur de l'actuelle récolte brésilienne et encore plus sur la prochaine", a expliqué M. Scoville, de Price Futures Group. "Les courtiers ne cessent d'entendre parler d'une possible moindre production après quelques floraisons prématurées (des caféiers) et alors que la pluie continue de manquer dans les zones de production d'arabica", a-t-il détaillé. Vendredi dernier, l'Organisation internationale du café (ICO) a indiqué que la sécheresse subie par le Brésil début 2014 pourrait provoquer un déficit d'offre sur le marché pendant la saison 2015/16. L'organisation basée à Londres prévoit déjà un déficit pour 2014/15. Le Brésil a souffert au premier trimestre d'une sécheresse historique, qui a durement affecté les zones de cultures caféières du pays. La production d'arabica y est d'ailleurs attendue en baisse de 16,1% cette année.
Le sucre n'arrive pas à poursuivre son rebond Les cours du sucre ont continué de rebondir dans la première partie de la semaine (atteignant mardi un plus haut depuis le 22 août à Londres, à 447,40 dollars la tonne, et un maximum depuis le 7 août mercredi à New York, à 16,45 cents la livre) mais ont finalement repris le chemin de la baisse. Le sucre rebondissait depuis la mi-septembre après avoir glissé à des plus bas depuis 2009-2010. Ce rebond a été alimenté par un ralentissement du rythme de la récolte de canne à sucre et de la production de sucre au Brésil, premier producteur mondial. Mais le marché "reste parcouru d'idées sur l'abondance de l'offre", a expliqué M. Scoville, qui rappelle que l'Organisation internationale du sucre (ISO) prévoit encore un excédent d'offre au cours de la saison qui vient de commencer (octobre 2014-septembre 2015). Le marché mondial du sucre a été constamment en excédent d'offre depuis la saison 2010/11. Sur le Liffe de Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait 2 009 livres sterling cette semaine, contre 2 151 livres sterling la semaine précédente. Sur le ICE Futures US de New York, la tonne pour livraison en décembre valait 3 101 dollars, contre 3356 dollars sept jours plus tôt. A Londres, la tonne de robusta pour livraison en novembre valait 2065 dollars, contre 1 946 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 209,45 cents, contre 181,60 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en décembre valait 422,80 dollars, contre 427,60 dollars le vendredi précédent. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 16,21 cents, contre 16,42 cents sept jours auparavant.