Les prix des matières premières alimentaires ont globalement reculé cette semaine, le café et le sucre ayant notamment été affectés par la chute du réal, tandis que s'évaporait la prime de risque liée à Ebola dans les cours du cacao. Le sucre pénalisé par la chute du réal Les cours du sucre ont commencé la semaine en baisse, en raison de facteurs monétaires, avant de se reprendre quelque peu en fin de semaine. "Après la réélection de Dilma Rousseff à la présidence du Brésil, le réal brésilien est tombé à son plus bas niveau depuis décembre 2008 face au dollar ce qui (...) pèse sur le prix du sucre", ont expliqué les économistes de Commerzbank. En effet, la chute du réal incite les producteurs brésiliens à vendre leur récolte, puisqu'ils recevront plus de réais pour des produits vendus à l'extérieur en dollars. Le sucre a ainsi atteint son plus bas niveau depuis un mois, à 15,91 cents la livre lundi à New York et à 419,70 dollars la tonne mardi à Londres. Les cours se sont ensuite repris, alors que le réal s'est redressé face au dollar et que le marché n'avait pas d'informations nouvelles à se mettre sous la dent. Le Brésil est le premier producteur et exportateur mondial de sucre.
L'arabica continue de reculer Les cours de l'arabica ont poursuivi leur repli cette semaine, atteignant vendredi un plus bas en un mois (à 185,65 cents la livre), pénalisés par l'arrivée de la saison des pluies au Brésil ainsi que par la chute de la monnaie brésilienne. "Il semble de plus en plus que la saison des pluies démarre enfin. Quelques pluies pourraient au moins aider à stabiliser les perspectives de récolte", a expliqué Jack Scoville, analyste chez Price Futures Group. Les cours du café avaient fortement grimpé début octobre sur fond d'inquiétudes d'une nouvelle sécheresse au Brésil, alors que les cultures caféières ont déjà été durement affectées par une sécheresse au premier trimestre. "La faiblesse des cours à New York (où est coté l'arabica, ndlr) est aussi due à la baisse du réal", puisque cela incite les producteurs à vendre leur récolte, a ajouté M. Scoville. De son côté, le robusta échangé à Londres est resté stable en l'absence d'information nouvelle sur ce marché.
Le cacao s'effondre en l'absence de contagion d'Ebola Les prix du cacao ont nettement reculé cette semaine, tombant mercredi à des plus bas niveaux depuis cinq mois (à 1 888 livres la tonne à Londres et à 2 900 dollars la tonne à New York), en l'absence de contagion d'Ebola aux principaux pays producteurs de la fève brune. "Il semblerait qu'Ebola n'est plus vu comme une menace pour les producteurs d'Afrique de l'Ouest, la Côte d'Ivoire et le Ghana", responsables d'un peu plus de 60% de l'offre mondiale de cacao, ont indiqué les économistes de Commerzbank. "Sans la prime de risque liée à Ebola, il n'y a rien d'autre à voir qu'un marché amplement approvisionné, ce qui justifie difficilement des prix au-dessus de 2 000 livres la tonne et 3 000 dollars la tonne", ont-ils jugé. Selon l'Organisation internationale du cacao (ICCO), le marché mondial du cacao a enregistré un surplus d'offre de 40'000 tonnes lors de la saison dernière (2013/2014). Sur le Liffe de Londres, la tonne de robusta pour livraison en janvier valait 2 032 dollars cette semaine, contre 2 019 dollars la semaine précédente. Sur le ICE Futures US de New York, la livre d'arabica pour livraison en décembre valait 186,10 cents, contre 192,10 cents sept jours auparavant. A Londres, la tonne de cacao pour livraison en décembre valait1 933 livres, contre 2 027 livres le vendredi précédent. A New York, la tonne pour livraison en décembre valait 2 936 dollars, contre 3 114 dollars sept jours plus tôt. A Londres, la tonne de sucre blanc pour livraison en mars valait 427,40 dollars, contre 426,30 dollars pour le contrat de décembre le vendredi précédent. A New York, la livre de sucre brut pour livraison en mars valait 16,30 cents, contre 16,32 cents sept jours auparavant.