La Banque d'Angleterre (BoE) a maintenu, comme attendu, son taux directeur à 0,50% et laissé inchangé le montant total de son programme de rachats d'actifs, optant pour l'attentisme après de récents indicateurs macroéconomiques décevants. A l'issue de sa réunion mercredi et jeudi, le comité de politique monétaire (CPM) de la Banque centrale britannique a gardé son taux directeur à 0,50%, un niveau exceptionnellement bas auquel il est fixé depuis mars 2009. L'institution a également laissé à 375 milliards de livres (479 milliards d'euros) le montant total de son programme de rachats d'actifs, dit d'"assouplissement quantitatif", lancé en mars 2009 et qui a atteint son plafond depuis novembre 2012. "C'est sans surprise que la Banque d'Angleterre a laissé ses taux inchangés" car "malgré une reprise économique britannique dans l'ensemble robuste, la faiblesse de la hausse des salaires et de l'inflation, ainsi que la détérioration des perspectives économiques mondiales, écartent toute hausse à court terme", a expliqué Dennis de Jong, du courtier UFX.com. En effet, cette décision "était largement attendue étant donné que les chiffres d'activité publiés la veille sont venus s'ajouter à d'autres récentes données montrant un léger ralentissement du rythme de la croissance économique au Royaume-Uni", a abondé James Knightley, économiste chez ING. Ainsi, selon des chiffres publiés mercredi, l'indice PMI d'activité dans le secteur des services, de loin le plus gros au Royaume-Uni, est venu alimenter les craintes d'un essoufflement de la reprise économique en affichant un ralentissement plus marqué qu'attendu en octobre, à 56,2 points (son niveau le plus faible en 17 mois) contre 58,7 points le mois précédent. Ces données décevantes venaient s'ajouter notamment au fait que l'inflation au Royaume-Uni a ralenti fortement et plus que prévu en septembre, à 1,2% sur un an, s'établissant au plus bas depuis septembre 2009. La faible hausse des prix implique que la Banque centrale ne devrait pas se sentir pressée de remonter les taux, une action habituellement décidée en cas de risque de forte inflation. Ainsi, si sur les neuf membres que compte le CPM, "il est fortement probable que Martin Weale et Ian McCafferty se sont de nouveau prononcés en faveur d'une hausse de taux d'intérêt", comme il le font depuis août (en proposant une hausse à 0,75% du taux directeur), "ils semblent rester plutôt isolés", a noté Howard Archer, économiste chez IHS Global Insight. Alors que se profilent par ailleurs des élections législatives au Royaume-Uni, les observateurs tablent toujours sur une hausse de taux en 2015, mais désormais au plus tôt en mai et peut-être pas avant le milieu de l'année. Comme à son habitude, la BoE n'a pas donné de détails sur sa décision, laissant aux observateurs le soin de décortiquer les minutes de cette réunion qui seront publiées le 19 novembre. En attendant, les observateurs seront très attentifs à la publication mercredi prochain du rapport trimestriel de l'institution sur l'inflation et la croissance, qui sera comme à l'accoutumée accompagnée d'une conférence de presse du gouverneur de la Banque centrale, le Canadien Mark Carney.