Wall Street, que de bonnes nouvelles économiques et une victoire électorale des républicains ont fait grimper à de nouveaux records, va tenter de consolider ses gains la semaine prochaine, regardant déjà vers les fêtes de Thanksgiving. Au cours des cinq dernières séances, l'indice Dow Jones Industrial Average a fini en hausse de 1,04%, clôturant à 17 573,93 points, un niveau inédit en clôture. Le Nasdaq, à dominante technologique, a grappillé 0,03% à 4 632,53 points. L'indice élargi Standard & Poor's 500, le plus regardé par les investisseurs, a avancé de 0,66% à 2 031,92 points, un niveau encore jamais atteint. "Plus de résultats d'entreprises, ou presque, plus de réunion de la Réserve fédérale (Fed)", plus d'élections, mais à la place "un calendrier d'indicateurs économiques plutôt léger la semaine prochaine: Wall Street va connaître un petit passage à vide", estime Dan Greenhaus, de BTIG. Autant de raisons de consolider l'avance gagnée et de partir sur de bonnes bases pour aborder la fin de l'année, une période traditionnellement cruciale pour jauger l'appétit des consommateurs américains. "C'est pour cela que l'une des choses qu'on regardera le plus la semaine prochaine sera le chiffre sur les ventes au détail" en octobre vendredi, peu avant les journées cruciales du "Black Friday" et du "Cyber Monday" fin novembre, indique Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services. Ces deux journées, qui font l'objet de soldes monstre dans les magasins et en ligne pendant les fêtes de Thanksgiving, marquent le début de la saison des achats de Noël aux Etats-Unis. Or, "ce qui porte l'économie, c'est la consommation", insiste M. Volokhine, "et c'est intéressant de voir quelle sera la lecture de ces ventes au détail à un moment où le pouvoir d'achat des Américains stagne".
Humeur très positive En effet, si les créations d'emplois montrent des signes d'embellie progressive et que le taux de chômage est à son plus bas depuis la mi-2008, à 5,8%, la hausse des salaires reste bloquée pour la majorité des Américains. Les opérateurs jetteront aussi un coup d'œil notamment aux nouvelles inscriptions au chômage jeudi, aux prix à l'exportation et à l'importation vendredi et à un indicateur sur le moral des ménages (Michigan) ce jour-là. Les investisseurs regarderont aussi de très près "l'évolution des prix du brut pour voir s'il l'on observe une stabilisation", après leur plongeon cette semaine à des niveaux plus vus depuis 3 ans à New York et 4 ans à Londres, relève Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management. Mais, selon lui, même si le décrochage des prix du brut "a fait mal aux actions de certaines entreprises", dont les majors pétrolières ExxonMobil et Chevron, "cela reste un élément plutôt favorable pour l'économie", estime-t-il. Un pétrole moins cher "aide les industries, aide les consommateurs", c'est "une grosse baisse de charge" pour les ménages américains, assène le gérant de portefeuilles. Alors que l'économie américaine démontre par ses indicateurs plutôt encourageants et "ses bons résultats d'entreprises" qu'elle va bien, "le marché ne pourra échapper aux indicateurs chinois et européens, mais aussi aux mouvements de troupes en Ukraine", remarque Art Hogan, de Wunderlich Securities. En effet, tout cela va bien finir par "revenir au centre de l'attention en l'absence d'événement marquant aux Etats-Unis" au cours des prochains jours, estime-t-il. "L'humeur reste toutefois très positive", estime David Levy, de Kenjol Capital Management. L'impact des élections de mi-mandat aux Etats-Unis dont l'issue -- une victoire du parti républicain -- a ravi Wall Street, continuait aussi à se faire ressentir. "C'était attendu, mais cela a été salué car les républicains sont bien plus favorables aux affaires qu'un (président) Obama qui ne l'est spécialement pas", juge M. Blicksilver.