Les transferts d'argent des migrants ont été en constante augmentation au cours des dernières années, au point de devenir plus importants que les aides publiques au développement. Aujourd'hui, les transferts d'argent des migrants représentent le deuxième plus grand flux de capitaux entrant dans les pays en voie de développement après les investissements directs étrangers. Les transferts financiers des migrants au Maghreb ont atteint plus de 300 milliards de dollars en 2006 et deviennent, de ce fait, un atout non négligeable. Les migrants ont transféré vers leurs pays en développement dont ils sont originaires, plus de 300 milliards de dollars en 2006, soit plus du montant de l'aide internationale au développement, selon une étude publiée par le Fonds international de développement agricole. L'étude s'est basée sur les données fournies par les gouvernements, les banques et les agents de transfert de fonds, ainsi que sur une estimation des sommes d'argent liquide rapportées chez eux par les migrants. Au demeurant, le nombre des migrants dans le monde serait de 200 millions, dont la plupart transfèrent leur épargne vers leurs pays d'origine, l'Inde étant le pays qui reçoit le plus de fonds. Les transferts de fonds sont effectués par environ 150 millions de travailleurs migrants qui envoient de l'argent chez eux de manière régulière, soit généralement entre 100 et 300 dollars. Les transferts financiers des migrants vers leurs pays d'origine qui se sont considérablement accrus au cours de ces dernières années, émergent en tant que source incontournable de financement extérieur pour la majorité des pays en développement. Au cours des neuf premiers mois de l'année 2007, en ce qui concerne les transferts d'argent de l'étranger vers la Tunisie, les applications numériques de la poste tunisienne, à elles seules, ont permis la réception et le traitement par la voie électronique des mandats émis par les Tunisiens résidant à l'étranger, par les touristes et les entreprises avec un montant de 478 MD en devises, soit une croissance de plus de 17%. La Tunisie est placée, en comptant les circuits informels, devant la Turquie, avec 1.400 millions d'euros et l'Egypte 1.150 millions d'euros selon les estimations de la BEI. Pour le Maroc, le transfert atteint 6.000 millions d'euros, dont 3.100 d'informel, l'Algérie 2.750 millions d'euros, dont 1.305 millions d'Euros de formel. Or, ces transferts, qui représentent entre 2 et 20 % du PIB des pays concernés, pourraient être mieux utilisés pour favoriser le développement économique local. Pour optimiser la participation de ces fonds dans les projets de développement en Tunisie, il faudrait renforcer la bancarisation des transferts par l'implantation de banques tunisiennes à l'étranger et la création de produits destinés à ce segment. Il est intéressant de mentionner, enfin, que les immigrés constituent un atout pour le développement, bien entendu dans leurs pays d'origine, mais également dans les pays d'accueil.