Un rapport de l'ONU recommande la saisie de tous les camions citernes quittant ou entrant dans les territoires contrôlés par le groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie pour assécher les finances des djihadistes, qui vendent du pétrole en contrebande. Dans son rapport, l'équipe de l'ONU chargée des sanctions contre les mouvements islamistes propose d'interdire aussi les vols en provenance ou à destination des territoires contrôlés par le groupe EI, afin de les empêcher d'importer des biens ou des armes. Le rapport de l'ONU sera discuté par les 15 pays membres du Conseil de sécurité mercredi, dans le cadre d'une résolution destinée à réduire le financement des djihadistes du Front al-Nosra, branche d'Al-Qaïda en Syrie. La ministre australienne des Affaires étrangères Julie Bishop présidera cette réunion du Conseil destinée à accroître les efforts de la communauté internationale pour contrer la menace islamiste en Irak et en Syrie. Les 15 membres du Conseil avaient adopté en août une résolution pour assécher les sources de financement des islamistes et empêcher le départ de djihadistes étrangers en Irak et en Syrie, menaçant de sanctionner les pays qui achèteraient du pétrole aux islamistes. Le groupe EI gagnerait entre 850 000 et 1,65 million de dollars par jour grâce à la vente de pétrole en contrebande à des intermédiaires eux-mêmes à la tête d'une flotte de camions, selon le rapport. Sans spécifier quels itinéraires de contrebande seraient visés, le rapport de l'ONU cite la Turquie comme un important pays de transit pour les livraisons de pétrole, les camions retournant ensuite en Irak et en Syrie avec des produits raffinés. Des sanctions ne peuvent pas empêcher complètement ce trafic, précise le rapport, mais perturber la disponibilité des camions citernes pour l'EI et ses réseaux de contrebande alliés (touche) un point faible, estime-t-il. L'équipe de l'ONU propose que le Conseil de sécurité demande à tous les Etats membres frontaliers des territoires contrôlés par des islamistes de saisir rapidement tous les camions citerne et leur chargement qui viennent (de ces régions) ou y entrent. Le rapport de l'ONU propose aussi, face au risque grandissant de pillage, notamment sur des sites archéologiques, d'interdire le commerce d'antiquités en provenance de Syrie ou d'Irak. Le groupe EI gagne de l'argent aussi en taxant les pilleurs d'œuvres d'art, mais le rapport de l'ONU ne donne pas de montant sur ce commerce.