Les cours du pétrole coté à New York ont terminé en hausse avant-hier, soutenus par des statistiques américaines encourageantes dans un marché attendant une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. Le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en décembre, dont c'est le dernier jour de cotation, a gagné 1 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 75,58 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a terminé à 79,33 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en hausse de 1,23 dollar par rapport à la clôture de la veille. Les indicateurs publiés aux Etats-Unis étaient vigoureux et cela a certainement aidé le marché, a souligné Carl Larry de Frost & Sullivan. Côté emploi, les inscriptions au chômage ont reculé la semaine dernière, restant sous la barre des 300 000 depuis deux mois et demi. L'activité manufacturière de la région de Philadelphie a connu un bond surprise en novembre qui l'a porté à son plus haut niveau depuis près de 21 ans et l'indice composite des principaux indicateurs établi par le Conference Board a progressé de 0,9% en octobre soit davantage que les attentes des analystes. Dans l'immobilier, les ventes de logements anciens ont progressé pour le deuxième mois consécutif en octobre. Ces nouvelles encourageantes sur la premier consommateur mondial de brut ont en tout cas permis de reléguer au second plan les indicateurs décevants en provenance de Chine, où la production manufacturière a stagné en novembre selon HSBC, et de la zone euro, où la croissance a ralenti à son plus bas niveau depuis juillet 2013, selon l'indice PMI composite publié par le cabinet Markit. Les investisseurs sont aussi revenus selon Carl Larry sur le rapport hebdomadaire des stocks de brut publié mercredi et montrant une hausse particulièrement prononcée de la cadence des raffineries, inhabituelle en novembre, signe d'une demande forte pour le brut aux Etats-Unis. Les acteurs du marché restent toutefois surtout focalisés sur les préparatifs de la réunion de l'Opep qui se tiendra à Vienne le 27 novembre. L'espoir d'une réduction de la production de brut par les membres de l'organisation, à l'origine de plus d'un tiers du pétrole dans le monde, a pris un coup avec les dernières déclarations du ministre iranien du Pétrole, qui a assuré que son pays n'avait aucune intention de réduire sa part de marché, a relevé John Kilduff d'Again Capital. Or afin d'enrayer la chute des prix du pétrole à l'œuvre depuis juin, certains pays ont appelé à une réduction de la production. Mais les pays du Golfe, Arabie saoudite en tête, apparaissent peu disposés à accepter cette perspective sans maintien de leur part dans un marché hautement concurrentiel. Les commentaires du responsable iranien soulignent un peu plus la discorde qui persiste entre les membres du cartel, a souligné John Kilduff. Une importante réduction de la production de l'Opep est maintenant considérée comme étant de plus en plus improbable. Le consensus minimum qui semble pouvoir être atteint à la réunion de l'Opep du 27 novembre est un engagement de mieux respecter la cible de production officielle de 30 millions de barils par jour (mbj), expliquaient d'ailleurs les économistes de Commerzbank. L'objectif commun de production, fixé à 30 mbj depuis trois ans, n'est pas parfaitement respecté, le cartel pompant assez régulièrement quelques centaines de milliers de barils en plus. En Asie, les cours du pétrole étaient en baisse dans les échanges matinaux où les marchés s'attendent à ce que les pays du Golfe membres de l'Opep refusent de limiter la production d'or noir sans garanties sur leurs parts de marchés. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en décembre perdait 12 cents, à 74,46 dollars tandis que le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier abandonnait quatre cents à 78,06 dollars. "Le marché attend avec impatience les résultats de la réunion" de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole à Vienne le 27 novembre, a expliqué Sanjeev Gupta, chef du secteur pétrolier et gazier pour l'Asie-Pacifique chez le consultant EY.