La consommation des ménages japonais a reculé en octobre (-4% sur un an) pour le septième mois consécutif, mais de façon moins sévère qu'en septembre (-5,6%), contrecoup d'une hausse de taxe début avril, a annoncé vendredi le ministère des Affaires intérieures. L'entrée en vigueur d'une TVA à 8% (contre 5% auparavant) a provoqué une nette contraction du Produit intérieur brut (PIB), de 1,9% au deuxième trimestre, puis de 0,4% au troisième, le Japon retombant de ce fait en récession. Le mois passé, les dépenses des ménages se sont établies en moyenne à 288 579 yens (1 960 euros au taux de change actuel). Les Nippons ont surtout restreint les frais relatifs au logement (-12,5%) et aux achats de meubles et autres biens d'équipement pour la maison (-14,4%). Parmi les autres postes en repli, figurent l'habillement (-6,9%), les transports/télécommunications (-4,7%) ou les loisirs (-5,6%). Seuls les soins médicaux (+8,8%) ressortent en hausse. Sur la même période, les dépenses des ménages dont le chef de famille est salarié ont également décliné, mais moins que pour l'ensemble des foyers de deux personnes et plus: elles ont fléchi de 3,4% à 316 154 yens (2 150 euros). Leurs revenus ont diminué dans le même temps 2,1% sur un an à 488.273 yens (3 320 euros). Avant l'augmentation de taxe, la première depuis 17 ans, les ménages avaient pris d'assaut les magasins, entraînant un bond de la consommation. Ils ont ensuite considérablement diminué leurs emplettes, et ni les largesses budgétaires du gouvernement, ni la politique monétaire ultra-accommodante de la Banque du Japon (BoJ) n'ont été en mesure pour l'heure d'inverser cette tendance. Le Premier ministre Shinzo Abe a du coup décidé de reporter une seconde hausse de TVA, initialement prévue par la loi en octobre 2015, et de convoquer les électeurs aux urnes le 14 décembre, un scrutin transformé en un référendum "pour ou contre les abenomics", l'ambitieuse politique de relance qu'il a lancée à son arrivée au pouvoir fin 2012.
Taux de chômage en baisse Le taux de chômage au Japon est redescendu de 0,1 point en octobre à 3,5% de la population active, revenant au niveau du mois d'août grâce à un recul de la proportion de femmes à la recherche d'un emploi. En octobre étaient recensés 2,33 millions de chômeurs (2,34 millions en données corrigées des variations saisonnières), pour une population au travail en augmentation durant 22 mois d'affilée en comparaison annuelle, à 63,90 millions d'individus. Le taux de chômage du Japon, qui est qualifié d'intégral puisqu'il ne tient compte que des personnes qui n'ont pas du tout travaillé dans le mois donné, évolue souvent en fonction des variations du ratio des chômeuses. En octobre, c'est une baisse de 0,2 point du taux de chômage féminin, à 3,2 points, qui explique le repli général, alors que le taux relatif aux hommes a au contraire grimpé de 0,1 point à 3,8 points. Il s'était passé exactement le contraire en septembre. Les femmes ont tendance à aller et venir sur le marché du travail selon qu'elles perçoivent ou non une chance de trouver un emploi. Lorsqu'elles partent en quête de travail jugeant la situation propice, elles entrent dans les statistiques comme chômeuses dans un premier temps avant de trouver un poste ou de renoncer et de disparaître ainsi des bases de données. Quoi qu'il en soit, le marché est plutôt détendu pour les candidats hommes ou femmes: on comptait en octobre 110 offres d'emploi pour 100 demandes, contre 109 en septembre, ce qui marque un retour au niveau de juin, juillet et août, a indiqué par ailleurs le ministère du Travail. Cela faisait plus de deux décennies que la situation n'avait pas été aussi favorable que ces derniers mois, sur le plan statistique du moins. Il existe toutefois de grandes disparités entre les régions (les mégapoles de Tokyo, Nagoya et Osaka étant privilégiées) et entre les secteurs.