Les cours du pétrole rebondissaient hier dans les échanges matinauxen Asie sous l'effet d'achats à bon compte avant la publication des dernières données hebdomadaires sur les réserves de brut aux Etats-Unis. Après avoir cédé plus de deux dollars la veille, le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier s'appréciait de 89 cents, à 67,77 dollars, tandis que le baril de Brent de la mer du Nord est monté de 66 cents, à 71,20 dollars. Les courtiers attendaient la diffusion mercredi du rapport hebdomadaire des stocks de produits pétroliers aux Etats-Unis. Selon une moyenne des analystes interrogés par Dow Jones Newswire, les réserves de brut sont attendues en hausse de 600 000 barils, celles d'essence en progression de 800 000 barils, et celles de produits distillés en baisse de 300 000 barils. Les cours ont perdu plus de 7 dollars en fin de semaine dernière après la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de maintenir son plafond de production à 30 millions de barils par jour (mbj) malgré la déroute des prix de l'or noir depuis le début de l'été. Le rebond mercredi est dû à "un mouvement de consolidation" (achats) des opérateurs, selon Daniel Ang, analyste chez Phillip Futures à Singapour. "Il est probable qu'on assiste à un effet de yo-yo jusqu'à la fin de l'année jusqu'à ce que le marché trouve un niveau de prix satisfaisant et qu'il se stabilise." La veille, le pétrole coté à New York a terminé en baisse mardi, un accord entre le gouvernement et les Kurdes sur les exportations pétrolières de l'Irak laissant entrevoir un afflux supplémentaire de brut sur un marché mondial déjà largement approvisionné. Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en janvier a reculé de 2,12 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) pour s'établir à 66,88 dollars. A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour la même échéance a terminé à 70,54 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 2,00 dollars par rapport à la clôture de lundi. Le gouvernement irakien et la région autonome du Kurdistan ont réglé mardi un long différend prévoyant que la région autonome du Kurdistan puisse exporter 250 000 barils par jour et la province disputée de Kirkouk 300 000 barils. "Cela ne représente par un volume très important mais dans un marché déjà aux abois, cela renforce la chute des prix", a commenté Michael Lynch de Strategic Energy and Economic Research. Les cours du brut ont en effet été laminés en fin de semaine dernière par la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) de maintenir son plafond de production à 30 millions de barils par jour (mbj) malgré la déroute des prix de l'or noir depuis le début de l'été. Le WTI avait perdu plus de 7 dollars dans la foulée. Après un rebond lundi, "les prix sont de nouveau pénalisés par un fait qui ne change pas: la production de pétrole va continuer à progresser", a souligné John Kilduff d'Again Capital. Parallèlement, "on n'a pas vraiment d'espoir d'un soudain regain de demande au niveau mondial, particulièrement après le nouvel indicateur décevant chinois (publié lundi) sur l'activité manufacturière", a relevé le spécialiste. Aussi "le marché continue de jouer au jeu des devinettes sur le niveau auquel le pétrole peut descendre (...). Tout le monde se demande notamment quel est le prix moyen au-dessous duquel la myriade de projets de pétrole de schiste deviennent non-rentables", a relevé Matt Smith de Schneider Electric. Si les membres de l'Opep ont décidé de maintenir leur production, c'est en effet dans l'espoir que la chute des cours freine l'essor de l'exploitation du schiste aux Etats-Unis. "Selon un rapport diffusé lundi, les permis pour les nouveaux puits de schiste auraient déjà baissé de 15% en octobre aux Etats-Unis", a indiqué John Kilduff. "Mais il faut attendre de voir si la croissance de la production ralentit vraiment avant de savoir si cela a eu un effet."