Trois dossiers et pas des moindres ont été abordés par le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci qui a effectué une visite d'une journée à Bruxelles. Les entretiens qu'il a eus, avec des responsables européens ont permis, selon lui, de faire avancer les trois grands dossiers. Il s'agit en premier, de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Au cours des entretiens qu'il a eus avec la Commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferro-Waldner et le vice-président de la commission en charge de la Justice, liberté et sécurité, Franco Frattini, le chef de la diplomatie algérienne a tenu de rappeler l'UE à ses promesses et sollicité un soutien plus concret, plus substantiel et plus efficace dans le processus d'adhésion de l'Algérie à l'OMC. Il s'agit de l'engagement anticipé des négociations sur la libéralisation des services, chapitre qui ne devait être ouvert qu'après l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce. En effet, l'UE, à sa propre initiative, s'était engagée en tous cas dans "ses discours" à soutenir l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, mais cet engagement n'a pas été suivi d'effet. Les propos de Mourad Medelci ne sont en tout cas pas tombés dans l'oreille d'un sourd puisque les responsables de la commission ont fait montre d'une volonté "très affichée" d'accompagner l'Algérie dans ce processus. Le premier geste de la part de l'UE est l'envoi à Alger "d'une mission d'experts dans les prochaines semaines". Cette mission aura comme objectif de déblayer le terrain et entamer dans "la sérénité" l'ouverture du chapitre service et le soutien à l'adhésion à l'OMC. Le second grand dossier apuré, a trait à la coopération énergétique. Sur ce thème, les deux parties ont enregistré plus que jamais, une "convergence d'intérêt", selon les termes de Mourad Medelci qui a mis l'accent sur la stratégie adoptée par l'Algérie dans ce domaine. Celle-ci consiste à "anticiper, créer des réseaux, et être présent" sur les marchés internationaux. Le ministre des Affaires étrangères n'a pas manqué d'appeler l'UE à la signature d'un "accord franc avec l'UE" qui permette à Sonatrach d'investir dans l'UE au même titre que ses homologues européennes, au nom de la réciprocité. Par ailleurs, l'accord portant partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie, en négociation "ardue depuis plus d'un an, sera conclu vraisemblablement en 2008, ou un peu plus tard". Le troisième sujet "quasi conflictuel", la circulation des personnes, a également fait l'objet de nouvelles ouvertures. Sur ce chapitre la position de l'Algérie est réitérée refusant à cantonner la coopération dans ce domaine à la surveillance des frontières européennes contre l'afflux des migrants illégaux et aux accords de réadmission des clandestins, sans améliorer, dans le même temps, les conditions légales de circulation des citoyens titulaires de visas. Les deux parties se sont engagées à faire des propositions concrètes qui seront soumises à approbation à la 3ème session du conseil d'association en février 2008. Au plan industriel, le chef de la diplomatie algérienne a réussi à arracher l'engagement de l'UE à doubler le nombre des PME-PMI dont le nombre est actuellement entre 200 à 300 entreprises éligibles à l'aide. Celles-ci ont bénéficié de la formation managériale, un talon d'Achile de l'économie algérienne. Par ailleurs, concernant le passage du cadre du processus de Barcelone à la politique européenne de voisinage, souhaité fortement par l'UE, Mourad Medelci, a décliné cette proposition. La raison est que l'Algérie ne souhaite pas aller dans une direction sans savoir pourquoi, ni si nous nous pouvons assumer ce qui en découle. Cette question n'est pas à l'ordre du jour selon le ministre des Affaires étrangères.