Pour prévenir les effets d'un tremblement de terre, seul le strict respect des normes parasismiques et de l'expertise du vieux bâti, en particulier, sont à même de nous permettre de vivre en sécurité. Ces propos tenus, hier, durant l'émission L'Invité de la Rédaction de la chaine 3 de la Radio algérienne, sont ceux de M. Abdelkrim Yelles, directeur général du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG), venu commenter les récents séismes ressentis dans la région centre de l'Algérie. Celui-ci explique qu'il s'agit là d'une activité qui se ressent tout au long de l'année en raison du rapprochement des plaques tectoniques africaines et euro-asiatiques, " les secousses observées ces derniers jours ne faisant, poursuit-il, que traduire cette dernière ". M. Yelles indique que les observations antérieures laissaient supposer que seule la zone de Chlef était ciblée par les activités sismiques " par la suite, ajoute-t-il, il a été constaté que toute la région nord du pays était concernée, particulièrement dans le Tell ". Compte tenu de cette certitude scientifique, " il nous faut, dit-il, intégrer cette activité dans le développement durable en prenant en compte le risque sismique, aussi bien dans l'acte de bâtir, dans l'aménagement du territoire, que dans celle de l'éducation de nos enfants ". Le DG du CRAAG en vient ensuite à rappeler que c'est après le séisme survenu, en 1954, à Orléansville, l'actuelle Chlef, qu'ont alors commencé à être introduites, en Algérie, " particulièrement par les entreprises publiques ", les premières règles parasismiques. " Là où le bât blesse ", relève l'invité, c'est au niveau du secteur privé spécialisé dans la construction d'édifices. Citant le tremblement de terre qui a ébranlé, en 2003, la wilaya de Boumerdès, à l'est d'Alger, il rappelle que le gros des dégâts constatés sur les constructions a été observé sur le bâti réalisé par des entrepreneurs privés. Pour justement réduire les effets du risque sismique, M. Yelles appelle à un strict respect de la réglementation au moment de la réalisation des constructions insistant, à cet effet, sur la stricte application des normes d'expertise à ces dernières. Il insiste, d'autre part, pour que cette expertise elle cible également les anciennes constructions, afin de les préserver par le biais de travaux de réhabilitation et de confortement. En conclusion, le DG du CRAAG estime que devant la certitude admise que la région nord du pays est sujette à des séismes, " il nous faut donc en tenir compte, en développant et en appliquant les normes qui puissent nous permettre de vivre normalement par rapport à ce phénomène ".