Dans une intervention devant le 9è forum pour le partenariat en Afrique (FPA) qui se tient à Alger, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel a observé lundi que le blocage du cycle de Doha pour la libéralisation du commerce international dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) "pénalise" tout le secteur agricole africain. Le ministre ajoutera que l'impasse à laquelle est confiné le cycle de Doha est préjudiciable en premier lieu aux producteurs de coton africains, qui assistent à une aggravation de leur précarité. M. Messahel fera également remarquer qu'en maintenant la subvention sur le coton, les pays riches ont réduit les perspectives d'exportation des produits agricoles africains et limité les capacités de production et d'accumulation de ces produits de base sur le continent. Par ailleurs, M. Messahel a relevé que la faiblesse des investissements étrangers en Afrique renchérissait les coûts de production et alimentait un chômage endémique. Selon les données en sa possession, ces IDE restent faibles malgré les importants efforts consentis pour attirer les capitaux. Une source proche du dossier au ministère algérien des Affaires étrangères indique que la subvention accordée aux producteurs de coton des pays développés devrait prendre fin en 2011, mais la nouvelle échéance de 2014 fixée par ces mêmes pays, semble faire douter l'Afrique quant à une réelle volonté de lever ces subventions. Lancé en 2001, le cycle de Doha est bloqué en raison notamment du maintien des subventions agricoles dans les pays développés, qui demandent en plus aux pays pauvres de lever les barrières douanières sur les produits industriels en provenance du nord. Dans ce contexte, le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva qui a soulevé les blocages des négociations du cycle de Doha avec le Premier ministre britannique, Gordon Brown, a souligné la nécessité de parvenir à un accord sur l'agriculture, appelant les pays développés à contribuer davantage à ces négociations commerciales mondiales. Le chef de l'Etat brésilien a indiqué que des concessions doivent être faites selon la capacité de chaque pays et que les pays développés ont à contribuer plus que ceux en voie de développement (PVD), a révélé le ministre brésilien des Affaires étrangères, Celso Amorim. Au lieu de bloquer les négociations du cycle de Doha dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le gouvernement brésilien s'attend à des négociations, a affirmé M. Amorim. Les PVD du G20 se réuniront mercredi à Genève pour discuter des propositions concernant les changements tarifaires sur les produits agricoles et industriels, qui constituent le principal obstacle aux négociations du cycle de Doha. La réunion pourrait aboutir à un résultat "ambitieux et équilibré", a prévu le ministre. Les négociations du cycle de Doha, lancées en 2001, visent à réduire les barrières dans le commerce mondial et à aider le développement des pays pauvres. Or, les négociations ont été interrompues en raison de grands différends entre les principaux membres de l'OMC sur l'accès aux marchés agricole, commercial et industriel. Les PVD exigent que les Etats-Unis suppriment leurs subventions agricoles, tandis que Washington et l'Union européenne leur demandent de supprimer leurs tarifs douaniers sur les produits industriels.