Le dinar suscite encore la polémique. Subissant depuis plusieurs années les contrecoups d'une inflation galopante, d'une économie dont le socle repose exclusivement sur la rente ou l'exportation de l'or noir et d'autres facteurs encore externes liés au système monétaire international notamment, le dinar se fait de plus en plus petit devant les devises, particulièrement l'euro et le dollar. Ainsi, la rumeur d'une dévaluation du dinar a circulé récemment dans les milieux d'affaires algériens. Ces derniers ont relayé la baisse de valeur du dinar par rapport aux autres devises. Une information vite démentie par le ministre des Finances, Mohamed Djellab, qui a réfuté, hier, tout recours à une dévaluation du dinar, tout en soulignant, implicitement, que certains importateurs maintiennent leurs prix à la hausse malgré la baisse des cours mondiaux de certaines matières premières notamment alimentaires. "Il n'y a pas eu de dévaluation du dinar. Posez la question au gouverneur de la Banque d'Algérie ", a répondu le ministre à une question d'un journaliste sur une éventuelle dévaluation du dinar qui aurait été à l'origine de la hausse des prix des produits alimentaires depuis quelques jours. "Je peux vous poser la question inversement: Pourquoi les cours (des matières premières) qui ont baissé sur les marchés internationaux n'ont pas été répercutés sur le marché intérieur?", s'est interrogé le ministre qui s'exprimait en marge de la 9ème rencontre de l'Union des régulateurs boursiers arabes (UASA) qui se tient à Alger. A rappeler que la Banque d'Algérie avait déjà affirmé n'avoir jamais dévalué le dinar, mais qu'elle procède, quand c'est nécessaire, à un ajustement du taux de change nominal de façon à ce que le taux de change réel soit à son niveau d'équilibre qui est déterminé par les fondamentaux de l'économie que sont le prix du pétrole, le différentiel de la productivité avec les partenaires et le niveau de la dépense publique. La Banque centrale avait aussi précisé que la dévaluation d'une monnaie s'exerce dans le cas des taux de change fixes, alors que le taux de change du dinar est fixé, plutôt, selon un flottement dirigé. Le dinar algérien n'a jamais suscité autant de polémique depuis la forte dévaluation du début des années 1990 qu'aujourd'hui. Depuis l'annonce, il y a un peu plus d'une semaine, d'une chute d'environ 10% du taux de change du dinar algérien par rapport à l'euro et au dollar, la polémique enfle de jour en jour. Malgré les explications et les justifications de la Banque centrale, ainsi que les assurances du ministre des Finances, industriels et agents économiques se relayent pour afficher leur crainte.