«Le principe fondateur de l'Etat de droit est la séparation des pouvoirs, législatif, exécutif, et judiciaire, c'est une garantie de liberté et d'efficacité» a affirmé jeudi Djamel Laïdouni, président du Syndicat national de la magistrature. S'exprimant à Annaba, lors d'une rencontre régionale ayant regroupé une soixantaine de magistrats, secrétaires généraux des sections syndicales et adhérents de 12 cours de justice, entre autres, Annaba, Guelma, Tébessa, Batna, Constantine, Skikda, Jijel, Biskra. Djamel Laïdouni a ajouté qu'il faudra soustraire le magistrat à toute forme de pression, qu'elle soit d'ordre hiérarchique, politique ou matériel. Poursuivant, il insistera sur le fait que cette séparation ne peut se réaliser que si on dote le pouvoir judiciaire des mêmes moyens que les autres pouvoirs et qu'on le place au même rang avec tous les avantages dont bénéficient les premiers. Pour cela, la révision de la grille des salaires s'impose, une révision à la hausse qui ne devrait pas être inférieure sur le plan du principe à celle des ministres en exercice. C'est, lance-t-il à l'assistance, une protection matérielle indispensable pour le magistrat, avec, bien sûr, tous les avantages inhérents à cette fonction. Il n'est pas normal, selon l'orateur, que les magistrats aient une rémunération 3 à 4 fois inférieure à celle de ceux exerçant au sein des pouvoirs législatif ou exécutif. Abordant la question du logement, le secrétaire général du SNM dira que l'Etat devra construire des cités réservées aux magistrats, des cités sécurisées où les magistrats résideront avec leurs familles en toute quiétude. Ainsi, le magistrat ne craindra rien ni personne et aucune pression ne pourra être exercée sur lui, ce qui lui permettra d'adopter la neutralité dans toute affaire qu'il aura à juger, il sera totalement libre et indépendant tout en restant dans le cadre de la loi pour rendre un jugement qui ne peut être qu'équitable. «Le jugement rendu, dit-il, est la meilleure preuve de l'honnêteté d'un juge». L'indépendance vis-à-vis des partis politiques et des médias a été aussi évoquée par M.Laïdouni qui rappellera que le juge ne peut adhérer à tel ou tel parti pour préserver son indépendance et son jugement; cette neutralité devra lui permettre d'assumer pleinement son rôle et rendre des jugements équitables. Pour les médias, le juge ne devra, en aucun cas, être influencé par des écrits ayant trait à une affaire qu'il traite même si parfois des informations violent le secret d'une instruction.