Le Qatar a rappelé jeudi son ambassadeur en Egypte à la suite d'un différend survenu lors d'une réunion de la Ligue arabe sur les raids aériens égyptiens contre des positions du groupe Etat islamique (EI) en Libye, a annoncé l'agence de presse officielle QNA. Selon un responsable du ministère des Affaires étrangères du Qatar, Doha a décidé de rappeler pour consultations son ambassadeur au Caire en raison d'une déclaration du délégué égyptien à la Ligue arabe, a indiqué QNA. L'agence qatarienne n'a pas donné de précisions sur la teneur de la déclaration du délégué égyptien. Mais la chaîne de télévision qatarienne Al-Jazeera a affirmé que les Egyptiens avaient accusé le Qatar de soutenir le terrorisme. Le ministère qatarien des Affaires étrangères a confirmé dans un communiqué que le Qatar avait émis dans le cadre de la Ligue arabe des réserves sur une approbation des raids égyptiens en Libye, soulignant la nécessité de consultations avant toute action militaire unilatérale contre un autre Etat membre de l'organisation panarabe. Des appareils F-16 de l'armée de l'air égyptienne ont bombardé mardi des bases djihadistes à Derna, dans l'est de la Libye, à la suite de la publication par l'EI d'une vidéo montrant la décapitation de 21 Coptes égyptiens qui se trouvaient en Libye à la recherche de travail et avaient été capturés par le groupe.
Les monarchies du Golfe soutiennent le Qatar Les monarchies du Golfe ont apporté jeudi leur soutien au Qatar dans son différend avec l'Egypte, qui a accusé Doha de soutenir le terrorisme lors d'une réunion arabe sur les raids aériens égyptiens contre des positions du groupe Etat islamique (EI) en Libye. Ce soutien a été exprimé par le secrétaire général du Conseil de coopération du Golfe (CCG), Abdellatif al-Zayani, qui a, dans un communiqué, rejeté les déclarations du délégué égyptien auprès de la Ligue arabe accusant le Qatar de soutenir le terrorisme. En émettant des réserves sur un projet de résolution arabe soutenant le droit de l'Egypte à la légitime autodéfense et à mener des raids contre des organisations terroristes, le Qatar a révélé son soutien au terrorisme, a déclaré le délégué égyptien auprès de la Ligue, Tarek Adel, cité par les médias officiels au Caire. Ces accusations sont infondées et erronées. Elles ignorent les efforts sincères déployés par le Qatar, avec les autres membres du CCG et les pays arabes, pour lutter contre le terrorisme et l'extrémisme, a commenté le chef du CCG. Les déclarations égyptiennes ne contribuent pas à renforcer la solidarité arabe au moment où nos pays sont confrontés à d'énormes défis qui menacent leur sécurité, leur stabilité et leur souveraineté, a-t-il encore dit. Mais en soirée, le chef du CCG s'est rétracté en reconsidérant ses déclarations, publiées pourtant par des médias du Golfe, dont l'agence officielle saoudienne Spa. Dans un nouveau communiqué reniant ses premières déclarations, M. Zayani a réaffirmé le soutien total des pays du CCG à l'Egypte dans la lutte contre le terrorisme et la protection de ses citoyens à l'intérieur et à l'extérieur du territoire égyptien. Les pays du CCG appuient toutes les mesures militaires prises par l'Egypte contre les groupes terroristes en Libye (....) pour défendre sa sécurité et sa souveraineté, a-t-il ajouté, soulignant que les monarchies pétrolières ont toujours œuvré pour soutenir l'Egypte sous la conduite du président Abdel Fattah al-Sissi. Les déclarations contradictoires du chef du CCG témoignent des divergences internes qui secouent ce groupe, divisé notamment sur l'attitude à l'égard de la confrérie des Frères musulmans. La plupart des monarchies du Golfe, dont l'Arabie saoudite, soutiennent ouvertement le régime du président Abdel Fattah al-Sissi depuis la destitution en 2013 du président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans. Le Qatar est soupçonné de soutenir cette confrérie, classée organisation terroriste en Arabie saoudite et aux Emirats arabes unis.
La Libye demande à l'ONU de lever l'embargo sur les armes Le ministre libyen des Affaires étrangères Mohammed al-Dairi a demandé au Conseil de sécurité de lever l'embargo sur les armes imposé à son pays, pour mieux lutter contre les djihadistes. La Libye a besoin que la communauté internationale fasse preuve de détermination pour nous aider à renforcer nos capacités militaires nationales et cela implique de lever l'embargo sur les armes pour que notre armée puisse recevoir des équipements et des armes pour lutter contre le terrorisme, a-t-il déclaré lors d'une session du Conseil consacrée à la Libye. Le ministre a réaffirmé que son pays ne demandait pas une intervention étrangère, contrairement à ce qu'avaient laissé entendre des responsables égyptiens à la suite de l'assassinat de Coptes égyptiens par le groupe Etat islamique. Selon la diplomatie égyptienne, le groupe arabe à l'ONU a préparé un projet de résolution qui inclut une levée des restrictions sur les armes à destination du gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale. L'ambassadeur britannique Mark Lyall Grant a cependant indiqué à la presse avant la réunion qu'il n'y avait pour l'instant aucune proposition formelle sur la table. Plusieurs membres du Conseil restent également prudents sur une levée de l'embargo en raison notamment des risques de voir ces armes tomber entre de mauvaises mains et alimenter le conflit. Vu ce à quoi ressemble le pays ces jours-ci, nous devons examiner de manière prudente la manière d'appliquer cette suggestion, a estimé juste avant la réunion l'ambassadeur russe Vitali Tchourkine. Les Etats-Unis, l'Allemagne, la France, la Grande-Bretagne, l'Italie et l'Espagne ont souligné mardi dans une déclaration commune leur préférence pour une solution politique du conflit en Libye. A ce propos, le représentant de l'ONU en Libye Bernardino Leon a dit mercredi espérer un prochain accord politique entre les factions en Libye, qui permettrait la formation d'un gouvernement d'unité nationale.. Après une session publique, les 15 membres du Conseil ont entamé des consultations à huis clos. Des diplomates à l'ONU ne s'attendaient à aucune décision ni aucune prise de position formelle du Conseil à l'issue de ces consultations.
Le représentant de l'ONU espère un accord politique bientôt Le représentant de l'ONU en Libye Bernardino Leon a dit espérer un prochain accord politique entre les factions en Libye. J'espère qu'un accord politique pourra être trouvé bientôt, a-t-il dit en s'adressant par vidéoconférence au Conseil de sécurité. Les divergences entre les parties ne sont pas insurmontables. Il a exhorté les protagonistes de la crise libyenne à intensifier leur implication dans les négociations qu'il a engagées sous l'égide de l'ONU. Il a aussi demandé à la communauté internationale de n'épargner aucun effort pour soutenir une solution politique. Mettre en échec le terrorisme en Libye ne pourra se faire que par la détermination politique d'un gouvernement libyen d'unité, a-t-il ajouté.