Le Conseil de coopération du Golfe (CCG) a apporté, jeudi dernier, son soutien au Qatar dans son différend avec l'Egypte. Ce soutien franc et massif des monarchies pétrolières a été exprimé par Abdellatif al-Zayani, secrétaire général du CCG. Il a, dans un communiqué, rejeté les déclarations, mercredi dernier, du délégué égyptien auprès de la Ligue arabe, lors d'une réunion au Caire sur les raids aériens égyptiens contre l'EI en Libye. Le responsable égyptien a accusé le Qatar de « soutenir le terrorisme ». En émettant des réserves sur un projet de résolution arabe soutenant « le droit de l'Egypte à la légitime autodéfense et à mener des raids contre des organisations terroristes, le Qatar a révélé son soutien au terrorisme », a déclaré le délégué égyptien auprès de la Ligue, Tarek Adel. « Ces accusations sont infondées et erronées. Elles ignorent les efforts sincères déployés par le Qatar, avec les autres membres du CCG et les pays arabes, pour lutter contre le terrorisme et l'extrémisme », a commenté le SG du CCG. Les déclarations égyptiennes « ne contribuent pas à renforcer la solidarité arabe au moment où nos pays sont confrontés à d'énormes défis qui menacent leur sécurité, leur stabilité et leur souveraineté », a-t-il expliqué. Quelques heures plus tard, le chef du CCG s'est rétracté. Dans un communiqué reniant le premier, Zayani a réaffirmé « le soutien total des pays du CCG à l'Egypte dans la lutte contre le terrorisme et la protection de ses citoyens à l'intérieur et à l'extérieur du territoire égyptien ». « Les pays du CCG appuient toutes les mesures militaires prises par l'Egypte contre les groupes terroristes en Libye pour défendre sa sécurité et sa souveraineté », a-t-il ajouté, soulignant que les monarchies pétrolières « ont toujours œuvré pour soutenir l'Egypte sous la conduite du président Abdel Fattah al-Sissi ». Pour les analystes, les déclarations contradictoires du chef du CCG révèlent l'existence de divergences au sein de ce groupe. Notamment sur l'attitude à adopter face à la confrérie des frères musulmans. Une organisation que l'Egypte, l'Arabie saoudite et les Etats-Unis considèrent comme terroriste. Conséquence de ce communiqué et de la réunion du Caire, la normalisation des rapports entre le Qatar et l'Egypte, annoncée en décembre 2014 sous la pression de l'Arabie saoudite n'a pas fait long feu. Doha a rappelé son ambassadeur au Caire pour « consultations ».