"La cartographie des vulnérabilités doit être mise à la disposition des collectivités locales. Son utilisation doit être indispensable et présente dans les domaines, notamment, de l'urbanisme et de l'industrie". Une suggestion formulée, hier, à Alger, par des experts de la gestion des risques ayant pris part aux travaux des journées internationales sur la communication dans les stratégies de gestion des risques, organisées par le cabinet d'expertise industrielle Halfaoui, en collaboration avec plusieurs départements ministériels. Ce document qui devrait promouvoir une approche intégrant le facteur "risque" en tant qu'outil important du développement durable, " se traduit par le choix des objets à protéger et par la définition des objectifs de protection et évalue, en amont, les aléas. On doit procéder à l'évaluation des phénomènes, et en amont des vulnérabilités, à celle des enjeux (matériels, économiques, sociaux)", a expliqué, Me Myriam Mérad, responsable de l'unité Gestion sociétale des risques au niveau de l'Institut national français de l'environnement industriel et des risques (Ineris). Un avis partagé par M. Boudia Azzedine, spécialiste des risques géologiques, qui estime que " le rôle des scientifiques se limite à établir des constats et à prévoir des risques et que c'est aux pouvoirs publics de prendre et d'appliquer des mesures préventives ". Avant d'ajouter que "le risque est omniprésents partout", citant l'exemple des installations pétrolières de Baraki (banlieue algéroise) qui pourraient, selon lui, provoquer d'énormes dégâts. Il s'agit donc d'identifier les risques économiques, les réduire au minimum, assumer financièrement la charge de ceux qu'ils jugeront acceptables, mais surtout transférer certains risques auprès de professionnels de l'assurance qui assureront une garantie financière. Ce n'est, hélas, pas le cas sur terrain. Les conséquences des accidents et des incidents, peu importe leurs origines, sont très mal prises en charge en Algérie. Même si les pouvoirs publics algériens ont jeté les jalons d'un politique de gestion de la vulnérabilité liée aux risques et aux catastrophes naturelles, beaucoup reste à faire. Les capacités nationales en matière de prévention du risque sismique, notamment, sont appelées à se renforcer, selon les spécialistes. Tout cela nécessite, principalement, le renforcement du rôle de l'information et de la sensibilisation dans le domaine de la prévention des risques majeurs, l'introduction et la promotion de l'utilisation des techniques et technologies nouvelles et enfin la valorisation du savoir-faire national dans le domaine de la réduction de la vulnérabilité aux catastrophes naturelles et industrielles. En attendant la concrétisation de ces objectifs la panique, la pagaille et le manque de communication règnent en maîtres à chaque fois qu'un incident se produit.