L'Algérie est l'un des pays qui investit le plus en matière de production d'électricité, et l'énergie électrique nécessaire aux programmes économiques engagés sera disponible quelles que soient les difficultés conjoncturelles", a affirmé, hier sur les ondes de la Radio nationale Chaine III, M. Noureddine Bouterfa, P-DG de Sonelgaz. L'Etat exclut catégoriquement la révision des prix de l'électricité. Dans cette optique, M. Bouterfa a lancé un appel aux autorités locales, pour la révision des tarifs, estimant, dans ce fait, que son entreprise ne peut plus supporter la situation actuelle. Outre, le P-DG a souligné que la Sonelgaz a importé ces deux dernières années plus de 14 milliards de dollars d'équipements. Le responsable a ajouté également que " l'importation n'est pas mal en soi car cette somme est destinée à sécuriser la production d'électricité en Algérie ", a-t-il dit. S'agissant des coupures d'électricité, durant cet été, M. Bouterfa n'a pas vraiment rassuré. " Actuellement, on est dans une phase transitoire. La situation va se stabiliser d'ici 2016 ou 2017. Je souhaite qu'il n'y ait pas de coupures cet été ", a-t-il précisé. Par ailleurs, M. Bouterfa a, également, évoqué le coût de la production qui selon lui est très élevé et ne correspond pas aux tarifs proposés aux consommateurs. " La clientèle haute tension achète son énergie à 2 dinars et 20 centimes hors taxe alors que le coût de production revient à 3 dinars ", révèle-t-il. Pour cela, M. Bouterfa a appelé à " mettre la main en matière de tarification ". " Je demande une augmentation des tarifs. Peut-être que dans une première phase, on peut ne pas toucher les ménages ou les toucher très légèrement. Mais les tarifs doivent être révisés pour les grands consommateurs ", indique le responsable de Sonelgaz en précisant que cette prérogative reste entre les mains du gouvernement. Il a appelé, ensuite, les autorités à " se déterminer ", en versant une subvention d'exploitation ou en augmentant les tarifs. Sonelgaz fait face à un déficit de 80 milliards de dinars (800 millions de dollars) à cause des prix, qu'elle est obligée de combler grâce à des emprunts. En plus de cet effort, l'entreprise fait face à un pic d'investissement, qui se poursuivra jusqu'en 2017. Au-delà, le niveau d'investissement reviendra " à la normale ", a-t-il dit. D'autre part, M. Bouterfa s'est montré très réservé sur les énergies renouvelables, affirmant que les investissements prévus dans ce secteur ne sont pas du ressort de Sonelgaz. " Ce n'est pas ma priorité ", a-t-il déclaré, affirmant qu'il se préoccupe plus des investissements nécessaires pour répondre aux besoins du marché algérien. Des investissements massifs ont été décidés dès 2012. Ils s'étalent sur cinq ans, et portent sur 20 milliards d'euros, en vue de rattraper le retard. Cela a déjà permis de franchir le pic de la demande de 12.200 mégawatts cet hiver. Mais il faut aller encore plus loin, pour disposer d'une marge de 20%, ce qui n'est pas encore le cas, a-t-il indiqué. Pour ce qui est du programme des énergies renouvelables lancé avec les partenaires de Sonelgaz et qui prévoit la production d'un volume global d'énergie de 22.000 mégawatts d'ici 2030, Sonelgaz a opté pour un volume de 3.500 à 4.000 mégawatts d'ici 2020, dira encore M. Bouterfa. "Nous nous engageons avec l'industrie pour mettre en place un partenariat de 400 mégawatts par an, nous attendons que notre partenaire de l'industrie soit vite désigné pour démarrer ce projet. La seule réserve émise quant à ce projet reste la disponibilité financière".