Considérant la démarche comme étant le moyen le plus propice pour faire respecter la discipline, le PDG d'Agenor, M. Cherifi Madjid, ne s'est pas privé, mercredi, de suspendre la quasi-totalité de son effectif arrivé en retard. La performance de M. Cherifi est à relever dans la mesure où parmi les renvoyés l'on retrouve le directeur des ressources humaines. Cet empressement du PDG à faire respecter la discipline a généré un conflit dont l'entreprise pouvait bien se passer. En effet, les travailleurs renvoyés, outrés par la décision qu'ils jugent arbitraire, se sont rassemblés pendant toute la journée de mercredi devant l'entrée de l'entreprise. La tentative de médiation engagée par l'équipe syndicale de l'entreprise s'est soldée par le renvoi de cette dernière. Mieux encore, le PDG a décidé de suspendre, à titre conservatoire, ces personnes pour être arrivées en retard, attroupement et incitation à l'indiscipline générale (décision no 33 PDG/07). Hier, les choses ne semblaient pas avoir évolué dans le sens d'un règlement du conflit. En effet, le conseil syndical de l'entreprise a adressé un courrier au président du directoire SGP/GEPHAC dont dépend l'entreprise pour l'inviter à intervenir pour mettre fin aux agissements du PDG. Un courrier devait être envoyé le même jour au secrétaire général de la centrale syndicale UGTA. Selon un membre de l'équipe syndicale, joint hier par téléphone, le secrétaire général de l'UGTA, M. Sidi Saïd, devra adresser un courrier à la chefferie du gouvernement. Selon notre interlocuteur, la direction de l'entreprise s'est vidée de ses travailleurs. La mesure, a-t-il ajouté, a touché des directeurs centraux (marketing et développement, chargé de l'audit interne). Dans sa lancée, le PDG a suspendu même son assistant personnel. L'argument présenté par la direction relatif au respect des horaires de travail est fortement contesté par les travailleurs. Pour le membre de l'équipe syndicale, le règlement intérieur de l'entreprise prévoit un abattement d'un quart d'heure. Ce qui veut clairement dire qu'un retard d'un quart d'heure est toléré. Si, a priori, aucune référence à un conflit antérieur n'est avancée par les syndicalistes qui pourrait justifier l'attitude du PDG, les langues semblent cependant se délier. En effet, les travailleurs estiment avoir beaucoup à dire sur la gestion du PDG. Ce qui pourrait suggérer que le conflit est bien plus profond qu'une question d'arrivée en retard. Les travailleurs, qui accusent le PDG de mauvaise gestion, ne demandent pas moins que son départ.