Quelques jours avant la visite du président français, M. Nicolas Sarkozy en Algérie, le dossier de la coopération algéro-française dans le secteur du médicament est à l'ordre du jour. Dans une interview, donnée au quotidien en ligne, "toutsurlalgerie", le vice-président de l'Ordre des pharmaciens algériens, Amir Touafek, a annoncé que le projet de création d'une Agence nationale du médicament, sera exposé à la partie française, dans le cadre de la coopération avec l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de Santé (AFSSAPS). "La création de l'Agence du médicament est une échéance capitale pour l'organisation, le contrôle et la régulation du marché pharmaceutique en Algérie", a déclaré M. Amir Touafek, qui a ajouté que les pharmaciens ont conscience que cette institution constituera un enjeu majeur pour l'avenir de l'activité pharmaceutique en Algérie et du métier de pharmacien. Cette Agence, qui représentera les professionnels du secteur du médicament, abritera l'ensemble des prérogatives liées à la gestion de la politique et de l'activité pharmaceutique. Elle est ressentie par l'ensemble des acteurs comme une nécessité et un impératif pour l'évolution de l'organisation du marché vers une meilleure lisibilité et permettre de mettre en place les axes prioritaires d'une politique sanitaire efficiente. Interrogé sur les obstacles qui peuvent entraver la coopération entre l'Algérie et la France, le vice-président de l'Ordre des pharmaciens algériens estime que la coopération doit se concevoir dans une logique d'intérêts bien compris. La position de certains laboratoires pharmaceutiques qui utilisent la France comme territoire de transit rend la part française dans le marché algérien surdimensionnée. Une situation qui ne facilite pas l'évolution du débat entre les protagonistes. Il a appelé les deux parties à dépassionner le débat et à avoir une approche objective. Cependant, il a cité les points forts de l'économie algérienne, en signalant que "le tissu industriel naissant, l'éventuelle adhésion à l'Organisation du commerce, l'engagement d'une véritable réforme institutionnelle dans le secteur pharmaceutique par la création de cette agence du médicament sont autant d'éléments qui nécessitent un abord pédagogique de la part des institutionnels algériens et une démarche plus proactive de la partie française est nécessaire pour donner un sens concret à cette volonté commune de coopération". Pour rappel, l'ouverture brutale du marché pharmaceutique national - après une relative protection assurée par l'interdiction d'importation de 128 médicaments - inquiète les opérateurs en pharmacie. Bon nombre d'entre eux ne comprennent pas que l'Algérie s'empresse de s'aligner sur les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) avant même la ratification des engagements. L'importation qui représente 72%, de part de marché, risque d'étouffer la production nationale, cependant, une Agence nationale du médicament, doit être créée.