Les entreprises françaises s'engagent à aller à la conquête du marché algérien. Le ministre français des Finances a clos, hier, sa visite en Algérie, par une visite au pavillon français à la 37e Foire internationale d'Alger. Dans la matinée, Nicolas Sarkozy a été reçu par le président de la République, qui avait indiqué à l'issue de l'entrevue, qu'«un accord global» pourrait être étudié sur l'investissement des entreprises françaises en Algérie. La reconversion de la dette algérienne détenue par la France, a été l'un des axes principaux abordés par le chef de l'Etat et son hôte, sans pour autant donner les détails sur la mise en oeuvre du dispositif technique laissé à l'appréciation des experts financiers des deux pays. Pour ce faire, le ministre français des Finances, annonce d'ores et déjà, la venue en Algérie dans les tout prochains jours, d'une délégation du ministère français des Finances pour discuter avec leurs homologues algériens, des voies et moyens pour «élargir le cadre financier entre l'Algérie et la France». Pour sa part, le président de la République a émis le souhait «de voir les entreprises françaises accompagner le développement de l'Algérie et que cet engagement soit durable, que ce soit dans la construction ou dans la gestion». En somme, pour les deux hommes, l'idée est que «la dette peut se transformer en contrat et ces contrats peuvent être des concessions ou des contrats de longue durée, manifestant ainsi la confiance que nous mettons dans l'économie algérienne et dans l'ambition qui est la nôtre», indique M. Sarkozy. La visite de Nicolas Sarkozy, qui intervient, rappelons-le, au lendemain de celle de Jaques Chirac, constitue un début de refondation réelle des relations entre Alger et Paris. Par ailleurs, en offrant un déjeuner en l'honneur du ministre français des Finances, le chef de l'Etat est conscient de la portée de ce geste hautement symbolique. D'autant plus que l'hôte de l'Algérie a été découvert par le peuple algérien lors du dernier séisme. En effet, Sarkozy a été l'un des rares responsables étrangers à venir, alors qu'il était ministre de l'Intérieur, superviser l'action des sauveteurs français à Boumerdès. Cette région qui une année après la catastrophe renaît de ses cendres et accueille pour une deuxième fois le ministre français, venu assister à la signature d'un prêt concessionnel de 50 millions d'euros signé entre l'agence française de développement et le ministère algérien des Finances. La visite de Nicolas Sarkozy en Algérie, intervient dans une conjoncture économique marquée par la montée de la contestation sociale en France avec, notamment la montée au créneau des travailleurs du secteur de l'énergie, en raison de la menace de fermeture du géant Alstom, spécialisé dans l'équipement électrique. La signature par ce dernier d'un contrat d'équipement de l'ordre de 88 millions d'euros avec la Sntf constitue pour l'équipementier français une véritable bouffée d'oxygène. Les entreprises françaises, affirme Sarkozy, s'engagent à aller à la conquête du marché algérien, les secteurs des travaux publics, notamment le projet d'autoroute Est-Ouest, de l'habitat, des transports, de l'assainissement. La multitude de projets de développement auxquels les opérateurs français comptent participer, est une aubaine aussi bien pour l'économie algérienne que pour l'économie française qui a connu au cours de ces derniers mois quelques problèmes de croissance comparée à ses voisins européens. C'est donc, en cherchant des marchés à l'étranger que les entreprises françaises en difficulté, pourraient remonter la pente. L'ouverture du marché algérien aux patrons français, ne peut être perçue que comme un renvoi d'ascenseur à un Nicolas Sarkozy, dont les ambitions pour la prochaine présidentielle française se confirment de plus en plus.