L'énergéticien français Engie (ex-GDF-Suez) pourrait s'allier à Areva sous la forme d'une prise de participation, a déclaré samedi son P-DG Gérard Mestrallet sur l'antenne d'Europe 1. Il y a une partie des activités d'Areva notamment dans le domaine des services de maintenance nucléaire à l'international qui ferait un beau rapprochement avec les nôtres, a-t-il fait savoir. Ceci pourrait peut-être se faire. Cela pourrait être une prise de participation mais nous souhaitons qu'Areva reste impliqué dans ces activités-là, a-t-il encore détaillé, ambitionnant de les combiner avec les nôtres pour aboutir à un beau projet de développement international, créer un grand groupe international dans le domaine des services de maintenance nucléaire, Areva et Engie ensemble. Je souhaite qu'Areva demeure, a-t-il également déclaré, précisant que le groupe nucléaire était un grand partenaire d'Engie. Engie et Areva sont notamment partenaires dans le consortium qui a remporté l'appel d'offres pour la construction d'une deuxième centrale nucléaire en Turquie et dans celui chargé de construire deux parcs éoliens en mer en France. Engie détient par ailleurs 5% du capital de l'usine d'enrichissement d'uranium Georges Besse II et deux des réacteurs nucléaires qu'il exploite en Belgique ont été construits par Framatome, l'actuelle division réacteurs Areva NP, au coeur des tractations entre Areva et EDF. EDF a pour sa part officialisé mardi son intérêt pour une reprise de la division réacteurs d'Areva ou, a minima, pour un rapatriement chez l'électricien public des ingénieurs d'Areva, sans toutefois chiffrer sa proposition. Selon des informations du journal Les Echos, l'électricien aurait fait une offre valorisant les activités qui l'intéressent à un peu plus de 2 milliards d'euros, déduction faite des passifs de la société, soit 7,5 fois l'excédent brut d'exploitation. EDF n'a pas souhaité faire de commentaires. Un porte-parole d'Areva a confirmé pour sa part la réception d'une lettre d'offre indicative vendredi sans toutefois faire de commentaire sur un montant ou le périmètre concerné. Le gouvernement n'a pas encore pris sa décision concernant la forme que prendra le rapprochement entre Areva et EDF, a déclaré vendredi le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, ajoutant qu'une réunion sur ce dossier se tiendrait le 3 juin à l'Elysée et que la décision serait arrêtée d'ici l'été. Areva, dont le capital est détenu à 86,5% par des acteurs publics (54,4% pour le Commissariat à l'énergie atomique, 28,8% pour l'Etat et 3,3% pour la banque publique d'investissement Bpifrance), a dévoilé début mars une perte nette de près de 5 milliards d'euros pour l'année 2014, en raison notamment d'importantes dépréciations d'actifs.
Le gouvernement prendra une décision d'ici l'été Le gouvernement n'a pas encore pris sa décision concernant la forme que prendra le rapprochement entre Areva et EDF, a déclaré le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, ajoutant qu'une réunion sur ce dossier se tiendrait le 3 juin à l'Elysée et que la décision serait arrêtée d'ici l'été. Le gouvernement n'a pas arrêté sa décision, a déclaré le ministre, à l'issue d'une réunion de près de deux heures avec les représentants des syndicats (CGT, CFDT, CFE-CGC, FO, Unsa-Spaen) du groupe Areva. La réunion du 3 juin autour du président de la République sera un moment important pour l'avancée du dossier et tous les acteurs, dont les salariés, auront une pleine visibilité d'ici l'été, a-t-il ajouté. EDF a officialisé mardi son intérêt pour une reprise de la division réacteurs d'Areva ou, a minima, pour un rapatriement chez l'électricien public des ingénieurs d'Areva, sans toutefois chiffrer sa proposition. Selon des informations de presse, l'électricien proposerait 300 millions d'euros pour Areva NP, qui compte près de 15 000 salariés sur un total de 44 000, là où Areva réclamerait près d'un milliard. Nous ne sommes pas en train de faire du meccano financier, en découpant des bouts d'entreprise pour savoir si elles doivent aller d'un côté ou de l'autre, a affirmé le ministre, assurant que la priorité du gouvernement était de définir une nouvelle stratégie industrielle pour la filière nucléaire. Ce ne sont pas les partenaires qui nous indiquent la stratégie qu'on peut avoir, a-t-il encore déclaré. A l'issue de la réunion, organisée à Bercy, M. Macron a salué l'esprit de responsabilité qui a présidé à la discussion, avec des représentants syndicaux experts du sujet, et en même temps très responsables et donc très exigeants. De leur côté, les syndicats d'Areva ont fait part d'une certaine frustration. On n'a pas eu de réponse (à nos questions sur l'avenir d'Areva et de la filière nucléaire), a déclaré Pascal Evariste (CGT). On a eu l'assurance que des réponses seront trouvées, ce n'est pas tout à fait la même chose. Sur les intentions d'EDF, rien n'a été annoncé mais le ministre a sifflé très fermement la fin de la récréation entre EDF et Areva, a-t-il poursuivi, en allusion à la concurrence entre les deux entreprises. Pour autant, a observé M. Evariste, on voit que sur la valorisation de parties d'Areva, il y a déjà de grandes bagarres. Le syndicaliste s'est dit un peu frustré de la rencontre, même s'il n'en attendait pas forcément grand-chose. On aura avant fin juillet une description de la filière, mais en attendant, les négociations continuent sur le social, a-t-il souligné, relevant que le plan social prévu est pleinement assumé par le ministre, en raison de la sous-charge d'activité. Même tonalité chez Jean-Pierre Bachmann (CFDT), pour qui on n'a rien réglé, malgré un échange fructueux. Ce n'est pas avec 300, 400 millions qu'on redresse Areva, donc le projet d'EDF pour Areva NP ne répond pas à l'équation financière, a estimé le syndicaliste, pour lequel l'Etat a la responsabilité de la gouvernance et la responsabilité de prendre la décision qui sauve Areva. Nous, on pensait que la bonne méthode, c'était de dire à Areva et EDF de déposer une offre conjointe. Ce n'est pas ce que (le gouvernement) a fait. EDF travaille d'un côté et Areva travaille de l'autre, a-t-il déploré. Vu que l'échéance a été fixée à juillet, on est toujours dans le domaine de l'hypothèse, a relevé M. Bachmann, qui assure que les salariés vont faire entendre leur voix.