L'indice Nikkei de la Bourse de Tokyo a terminé hier en baisse, à cause du dollar, pour la deuxième séance consécutive après une série de hausses inédite depuis 1988. Le Nikkei des 225 valeurs vedettes a abandonné 0,34% (-69,68 points) à 20 473,51 points. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a lâché 0,25% (-4,22 points) à 1 669,99 points. La journée a encore été très active avec 2,4 milliards de titres échangés sur le premier marché. Au moment de la fermeture à Tokyo (06H00 GMT), le dollar, sous la pression d'indicateurs médiocres, valait 123,80 yens, en net retrait par rapport à son cours de fin de séance mardi. Il était alors ponctuellement monté à 125,05 yens, un niveau inconnu depuis décembre 2002. En revanche, l'euro s'élevait à un plus haut depuis le début de l'année, autour de 138,40 yens, alors que les négociations pour parvenir au déblocage d'une tranche de prêts vitale à la survie financière de la Grèce sont entrées dans une phase décisive. La place tokyoïte, qui a récemment enchaîné les prouesses, reprend son souffle. "Après sa série de 12 gains d'affilée, nous assistons à des prises de bénéfices", a commenté pour l'agence Bloomberg Tomomi Yamashita, de Shinkin Asset Management. "Le marché semble rassasié. Maintenant que le dollar est retombé de plus d'un yen par rapport au seuil des 125 yens, il risque de mettre du temps à se redresser", a-t-il estimé.
Nitrate, tabac et bière Parmi les 225 valeurs du Nikkei, le groupe d'habillement japonais Fast Retailing a cédé 0,56% à 51 030 yens. Il a fait état de solides ventes en mai dans ses magasins Uniqlo au Japon, mais les investisseurs, qui attendaient mieux, sont restés de marbre. Autre poids lourd de la cote, le géant des télécommunications SoftBank a pris 0,51% à 7 435 yens, juste avant l'annonce d'un investissement d'un milliard de dollars (890 millions d'euros) dans le site marchand sud-coréen Coupang. Tout aussi avide de proies à l'étranger, le publicitaire Dentsu (-0,15% à 6 290 yens) a dévoilé l'acquisition de deux petites agences de promotion commerciale en ligne, en Pologne et Thaïlande. Dans le secteur automobile, le fabricant de pneumatiques Bridgestone, victime mardi d'une recommandation d'analystes défavorable, a encore été sanctionné (-1,90% à 4 911,5 yens). Idem pour le cigarettier Japan Tobacco (-1,52% à 4 463,5 yens), condamné à verser 1,5 milliard d'euros de dommages et intérêts à des victimes du tabac au Québec. L'équipementier Takata a au contraire retrouvé des couleurs (+2,34% à 1 355 yens) après l'audition au congrès américain d'un de ses cadres dirigeants dans le cadre de l'enquête sur ses airbags défectueux. La firme a dit ne pas avoir encore réussi à déterminer la "cause fondamentale" des ruptures de ses coussins de sécurité, mais a promis des aménagements dans la conception et cherche aussi à se détourner du composant chimique souvent pointé du doigt, le nitrate d'ammonium. A noter aussi l'évolution à rebours du marché de l'action Seven & I Holdings (+0,80% à 5 117 yens), grâce à l'annonce d'un partenariat avec le brasseur Kirin (-1,37% à 1 755 yens) qui va développer une bière spéciale pour les supérettes et magasins du groupe de distribution. Les deux groupes espèrent en vendre six millions de canettes d'ici à la fin de l'année, nouvelle étape dans la stratégie de Seven & I pour se différencier des chaînes concurrentes. Du côté des titres phares, les variations ont été contrastées: Toyota a fait du surplace (+0,01% à 8 515 yens), tandis que reculaient Panasonic (-0,88% à 1 790,5 yens) et Sony (-1,38% à 3 754,5 yens).