Les responsables de la santé, de par le monde, ont échoué à trouver un accord sur un nouveau système qui assurerait aux pays en développement le droit de bénéficier davantage des progrès médicaux, en partageant les échantillons de virus de la grippe aviaire utilisés pour développer des vaccins, a déclaré l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un communiqué. Les travaux de recherche en vue de la mise au point de vaccins capables de protéger les populations contre une possible pandémie de grippe aviaire se heurtent, ainsi, à la difficulté d'obtenir des pays touchés par la maladie tous les échantillons des virus en circulation. Les Etats en développement tels que l'Indonésie -qui, avec 91 décès suite à la grippe aviaire sur les 206 enregistrés dans le monde depuis 2003, est le pays le plus touché- veulent obtenir la garantie des pays riches et des fabricants pharmaceutiques qu'ils auront accès à des vaccins bon marché s'ils partagent les échantillons de virus de la grippe aviaire. Il est très important de partager les échantillons pour voir si les virus ont muté, sont devenus résistants aux médicaments ou sont devenus davantage transmissibles. L'Organisation mondiale de la santé a accepté, en mai dernier, de moderniser son système vieux de cinquante ans pour partager les échantillons de virus de la grippe aviaire avec les chercheurs et les compagnies pharmaceutiques. Elle voulait que ses 191 Etats membres, adoptent un accord d'ici le mois de mai prochain mais des divisions et des désaccords sont toujours présents au sein de l'Organisation. "Personne ne peut dire que nous n'essayons pas… Nous approchons du but" a déclaré la directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé, Margaret Chan lors de la session finale des négociations de quatre jours. La prochaine étape n'est pas encore claire, mais il est probable que les responsables se réuniront dans un plus petit groupe de travail en perspective de l'assemblée générale de l'OMS en mai, d'après ce qu'a déclaré le porte-parole de l'Organisation. Mais une session complète sera nécessaire après ça pour finaliser un accord. Les experts craignent que le virus H5N1 en constante mutation puisse se transformer en une forme facilement transmissible entre les humains et balayer le monde en quelques mois, en tuant des millions de personnes. L'Indonésie veut que les pays, qui partagent les échantillons de virus de la grippe aviaire, aient le contrôle total de leur utilisation et accès aux vaccins. " Nous devons avoir un partage équitable des bénéfices résultant de l'utilisation du virus au moyen d'un mécanisme juste, transparent et équitable. C'est la chose morale à faire " a déclaré le ministre indonésien de la Santé . Dans le cadre de cette proposition, toute utilisation commerciale du virus de la grippe aviaire devrait être d'abord approuvée par les pays qui le fournissent, et ces pays selon l'Indonésie conserveraient les droits de propriété intellectuelle sur ces virus et auraient en retour accès aux vaccins pour un prix raisonnable. Pour sa part, le Nigeria soutient l'Indonésie, en disant que le partage des échantillons de virus de la grippe aviaire ainsi que des bénéfices devraient être " obligatoires pour tous ". Le représentant des Etats-Unis, John Lange, quant à lui a exclu toute récompense automatique et systématique pour le partage des échantillons de virus de la grippe aviaire. La recherche et le développement des vaccins est quelque chose de "très risqué, qui prend beaucoup de temps et est extrêmement cher" et il est très important de protéger les brevets pour garantir leur développement continu, d'après lui. Seize compagnies certifient un vaccin contre le H5N1, le virus qui, selon beaucoup d'experts, pourrait provoquer une épidémie.