Le Congrès général national (CGN, Parlement non reconnu par la communauté internationale) et le gouvernement qui siègent à Tripoli, réputés proches de Fajr Libya, une coalition de milices islamistes, chercheraient-il à saper les efforts de paix de la communauté internationale ? Ils rejettent la quatrième mouture d'un projet d'accord que leur a proposée Bernardino Léon, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU en Libye, pour former un gouvernement d'union nationale. « Le texte proposé n'est pas satisfaisant en l'état. Il n'a pas pris ni nos propositions ni nos revendications en considération », a déclaré Omar Hamdane, porte-parole du CGN, demandant à Bernardino Léon de rouvrir le débat pour discuter des modifications à introduire. « Nous sommes prêts à nous rendre immédiatement à la table du dialogue une fois une date décidée », ajoute-il. Parmi ces modifications, le CGN souhaite voir figurer le « respect de la magistrature » dans une possible référence à la Cour suprême qui avait décidé, en novembre dernier, d'invalider le Parlement basé à Tobrouk, dans l'est du pays, et reconnu par la communauté internationale. Fajr Libya a estimé, au début de la semaine passée, que le texte proposé par l'ONU trahissait « le sang des martyrs de la révolution du 17 février » versé pour « la libération de la Libye et la préservation de sa souveraineté ». Une centaine de ses sympathisants ont manifesté mardi dernier devant le siège du CGN contre la proposition d'accord de l'ONU. Le Parlement de Tobrouk a rappelé, mercredi dernier, sa disponibilité à « signer la proposition d'accord ». Le Conseil de sécurité, qui est irrité par les tergiversations du CGN, exhorte les Libyens à s'accorder sur un gouvernement de transition et à signer « dans les prochains jours » le projet qui leur a été soumis. Un gouvernement d'union « est dans l'intérêt du peuple libyen et de son avenir afin de mettre fin aux crises politique et sécuritaire et de faire face à la menace croissante du terrorisme », indique la déclaration des 15. Les Etats-Unis et cinq pays européens (Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Espagne) ont récemment appelé, dans une déclaration commune, les deux parlements rivaux à accepter le projet d'accord proposé par l'ONU. Dimanche dernier, le diplomate espagnol a brandi la menace de recourir aux sanctions si le CGN ne se décidait pas à signer le document et le CGN lui a répondu qu'il ne cèderait ni à ses menaces ni aux pressions de la communauté internationale. L'ONU va-t-elle prendre des mesures fermes ? Mercredi soir, 16 soldats libyens ont été tués et 50 autres blessés dans de violents affrontements avec un groupe de miliciens armés à Benghazi, dans l'est de la Libye. « L'armée a repoussé une attaque des forces du conseil de la choura des révolutionnaires de Benghazi dans la zone Ellithi », indique l'armée dans un communiqué. Selon l'ONG Libya Body Count, les combats à Benghazi ont tué, depuis début 2014, plus de 1.700 personnes et entraîné la fuite de milliers d'autres,