Cinq années après la sortie triomphale de son premier né, Rachida, Mina Bachir Chouikh semble attendre sa muse pour une prochaine aventure cinématographique. Avec un seul long métrage, Mina Chouikh a pu convaincre grands et petits, Algériens et étrangers, et la preuve c'est que son premier et unique film de fiction a raflé plus d'une trentaine de trophées ici comme ailleurs. Rachida continue de vivre, certes au gré de rencontres internationales, mais Chouikh est sur tout autre chose : L'andalou, un film que prépare son époux Mohamed et auquel elle donne un sacré coup de main et Les femmes condamnées un documentaire proposé dans le cadre d'«Alger, capitale de la culture arabe » et qui concerne, comme son nom l'indique, une page au féminin de la Révolution algérienne. Cette ex-monteuse qui a eu à passer tous les rushs des films de son époux sur la table de montage, donne un coup de main pour le montage financier de L'andalou, une œuvre qui s'intéressera au legs andalou dans notre pays. Le film a déjà reçu comme tous les produits filmiques une enveloppe de un (01) milliard de centimes du commissariat d' «Alger-capitale de la culture arabe » mais le couple Chouikh estime que ce budget n'est que le dixième de ce que doit ingurgiter ce projet. C'est que ces cinéastes comptent taper absolument très fort avec cette prochaine œuvre qui sera peut être montée en co-production avec les Espagnols. Dans ce sens, les négociations officieuses ont déjà débuté, et d'ici peut-être quelques jours, les Chouikh rejoindront les plateaux de tournage. « Jamais nous ne tournerons une image de ce film si nous ne trouverons pas une rallonge financière » affirme Mina Chouikh qui avoue qu'elle ne veut pas non plus se mettre sur le chantier d'une nouvelle fiction jusqu'à « ce que je le ressente très fort, ou qu'un sujet me passionne». Il n'en demeure pas que cette ex-monteuse du CAAIC (centre algérien d'industrie cinématographique), continue à explorer l'univers de l'image comme les occasions de financement sont présentes. Actuellement, elle débute le tournage d'un documentaire, Les femmes condamnées (c'est le titre provisoire) qui a déjà reçu une subvention de «Alger, capitale de la culture arabe». La réalisatrice ne veut aucunement aborder cette prochaine production sur l'angle carré et fixé de l'Histoire pure et dure. « Je voudrais faire quelque chose d'authentique certes puisqu'il s'agit de l'Histoire, mais qui soit humanisé et non pas rébarbatif » projette en espérant convaincre-l'héroïne nationale qui n'a jamais prêté sa voix aux hommes de culture ni aux médias, Djamila Bouhired. « Je ferais tout mon possible pour qu'elle soit parmi mes personnages vivants dans mon film» précise encore l'auteur de Rachida. Qu'à cela ne tienne, Mina Bachir- Chouikh a une idée très claire de ce qu'elle doit concocter avant la fin de l'année et compte surtout ne pas toucher aux images d'archives. « Ce sont des images vues et revues des milliers de fois. J'aimerai travailler sur du frais et j'utiliserais à coup sûr de la mise en scène afin de pouvoir pénétrer dans le bain révolutionnaire de l'époque » précise-t-elle encore. En tout cas, Les femmes condamnées est en plein tournage et la cinéaste promet une œuvre à la fois humaine et historique.