Désormais pour le gouvernement, il est impératif de prendre des mesures pour instaurer une stratégie plus importante pour faire face à la situation économique présente et ce, dans le but de diversifier les sources budgétaires de l'Etat. La mise en œuvre de ces mesures et la garantie de leur efficacité requiert la mobilisation de toutes les énergies ainsi que la cohérence la plus étroite entre les grandes orientations nationales et les développements locaux et sectoriels, de même que la synergie la mieux adaptée entre les acteurs et les partenaires économiques et sociaux. La règle veut que la poursuite du plan national de développement soit conditionnée à chaque situation périodique par les résultats comme il faudrait absolument contenir cette dramatique érosion du pouvoir d'achat des citoyens, surtout au moment où les commerçants véreux et les spéculateurs connaissent une prospérité croissante au détriment du niveau de vie des populations. C'est dire que le gouvernement ne doit pas hésité dans sa mission, dans sa responsabilité de restauration et de maintien d'une ambiance économique permettant un renouveau de la croissance et des investissements. De la même façon, c'est la raison sociale et économique qui est au centre des instructions répétées du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, au gouvernement pour la diversification de l'activité économique et la fin des dépenses des ressources financières pour des buts non économiques, non sociaux qui d'ailleurs continuent d'absorber beaucoup d'argent. Donc des instructions à prendre au sérieux pour une restauration majeure de la gouvernance de l'économie nationale et de la dépense publique. Il s'agit d'intégrer les objectifs d'une stratégie définie se substituant aux méthodes approximatives et conjoncturelles à une méthode plus rationnelle à même de contribuer à la création de richesse et d'emplois à travers un tissu productif touchant toutes les régions du pays. Dans cette optique, d'aucuns ne ménagent leurs critiques envers les secteurs public et privé. Le principal goulet d'étranglement serait, selon eux, l'adhésion ou la contribution rigide de ces deux secteurs au développement national et pour ce qui est du management économique. Une autre remarque : les deux secteurs en question orientent leur production industrielle non plus vers le marché intérieur mais vers l'exportation. Il est également important que les investissements à planifier aillent à des projets qui donnent des profits très rapidement, soient dirigés également vers l'exportation et bénéficient directement de l'équilibre des paiements. Le gouvernement doit faire preuve d'une plus grande volonté de facilitation de l'investissement privé national et étranger et des transferts y attenant : capitaux, technologies, modèles de gestion et de marketing. Par ailleurs, ce que l'on n'ose pas dire, c'est que le manque "du tout à l'exportation " est l'un des facteurs du déficit de la balance des paiements du pays. Au regard de la situation actuelle et en raison de la chute du prix du baril de pétrole, l'exportation doit avoir la nette priorité sur le marché intérieur. En effet, les récentes hausses de salaires, des pensions, vont augmenter la demande intérieure en biens de consommation et mettre donc en danger les objectifs d'exportation. Celle-ci n'est pas seulement présentée comme avantageuse quant à ses effets sur la balance des paiements : dans la perspective stratégique du renouveau économique, elle créerait un secteur intégré dans l'économie nationale, qui servirait ensuite de tête de pont à la réorientation de l'ensemble de l'économie : une plus grande ouverture aux conditions qui conduiraient inéluctablement au maintien de critères compétitifs dans l'économie algérienne tant pour les prix que pour la qualité. Cet ensemble de desiderata devrait traduire rien moins qu'une volonté de refonte radicale du système économique national. Reste qu'il y a loin de la coupe aux lèvres. L'Algérie a su montrer, dans un passé récent, qu'elle était capable de relever victorieusement des défis autrement plus vitaux en particulier le remboursement volontariste par anticipation de sa dette extérieure.