A l'ère des grands bouleversements politiques, économiques et financiers mondiaux et qui ne cessent de prendre une ampleur inquiétante, sans une véritable stratégie forte, le moment risque de provoquer un certain désordre dans le développement national en raison de ces phénomènes et de la chute continue du prix du baril de pétrole, cela sous-entend la nécessité, voire l'obligation d'un changement radical des comportements et des mauvaises pratiques de gouvernance économique afin d'effacer la " misère " grandissante des mauvais indicateurs économiques et sociaux du pays. En d'autres termes, un total renversement de l'ordre économique actuel adéquat à la réalité socio-politique de l'Algérie et devant prendre en considération les mutations qui s'opèrent dans le champ mondial. Pour aller dans cette direction, il y a peut-être deux recettes : moralité et rationalité. Moralité tout d'abord, pour assainir à grande échelle une situation compromise par une mauvaise gestion et où certains secteurs sont dominés par des oripeaux. Quant à la rationalité de la gestion dans tous les secteurs, elle doit être stricte en particulier en ce qui concerne la dépense publique et tout ce qui se rattache à la manipulation des deniers publics par les gestionnaires et les ordonnateurs à tous les niveaux. La gestion rationnelle et prudente des ressources nationales doit elle-même permettre d'entretenir le processus de croissance et de maintenir, voire d'intensifier, l'effort d'investissement et de développement tout en constituant une épargne extérieure stratégique, qui permet au pays d'envisager l'avenir avec confiance et sérénité. Aujourd'hui, il ne faut pas se garder d'entreprendre des mesures sévères quant à la bonne gouvernance et sans cela les facteurs, les lacunes continueront à peser. Le paradoxe est cependant évident : plus le gouvernement essaie d'écarter l'austérité qui viendrait de la faible recette du produit de la rente pétrolière, plus il s'approche des voies de stabilité macro-économique. Encore, faudrait-il trouver d'autres sources de financement alternatives aux recettes des hydrocarbures. En effet, il est illusoire d'espérer qu'une inflation, une baisse du pouvoir d'achat des citoyens ne s'accompagnent pas d'une croissance des tensions sociales. Il faut, donc, que le gouvernement soit plus rigoureux dans sa gestion socioéconomique, car les causes ne manquent pas pour expliquer un certain déséquilibre. Il paraît suffisant pour donner les causes et en même temps les pistes aux solutions. Plus que jamais, et du fait de l'évolution de la scène économique nationale, la poursuite de cette philosophie s'impose comme un impératif indispensable à l'insertion de l'économie nationale dans un système mondial volatil, ce qui oblige désormais de travailler pour des mutations profondes. L'objectif est de réaliser l'intégration économique, un taux de croissance à 7 % hors du secteur des hydrocarbures à l'horizon 2019, ce qui représente maintenant, un délai assez court. Ces objectifs d'intégration socioéconomique ont été repris dans le programme quinquennal 2015-2019, qui réitère les engagements du président de la République. En ce sens, il s'agit d'une redéfinition de la politique publique en matière de promotion de l'investissement, de concours de l'Etat à la relance de l'industrie d'appui à la mise à niveau des entreprises privées nationales, et sur des encouragements diversifiés à l'entreprise et à la production locale. Le tout s'inscrit dans une démarche globale de renforcement, de modernisation et de diversification de l'économie nationale afin de l'adapter au contexte international, d'une part, et de la libérer de la dépendance envers les hydrocarbures et de réhabiliter l'entreprise, d'autre part.