L'avenir économique de l'Algérie et du Maghreb n'est-il pas en Afrique ? L'avenir du Maghreb pont entre l'Europe, le Moyen Orient est en Afrique continent à fortes potentialités. Le PIB de l'ensemble du continent a été multiplié par 2,5 passant en 10 ans de 580 milliards de dollars à 1500 en 2010 avec une population de 1,1 milliard d'habitant à 1,5 milliard horizon 2020/2025, avoisinant le marché chinois d'où l'enjeu futur et les rivalités géostratégiques pour le contrôle économique notamment Chine, USA et l'Europe, concernant ce continent. Selon le rapport du FMI, en 2009 les échanges de l'Afrique s'établissent ainsi : Amérique du Nord 16%, contre 13%en 1990, Europe occidentale 30% contre 52%en 1990,21%, Asie 25% dont la Chine (12,5%) conte 14%en 1990 et autres 29% contre 21% en 1990. Il faut le reconnaitre ,il ya eu des améliorations, ayant eu une gestion relativement saine de sa dette bien que la lutte contre la corruption par une meilleure gouvernance soit un important défi à relever pour la prochaine décennie, Mais attention, il existe des Afriques et pas une Afrique pouvant scinder les pays en pays exportateurs de pétrole, des économies relativement diversifiées, des économies en transition et des économies relativement pauvres .en pré-transition. Selon le FMI, le taux d'intégration est de 2% pour l'Afrique du Nord, 11%pour l'Afrique de l'ouest, 7% pour l'Afrique de l'Est, 5% pour l'Afrique centrale et 15%pour l'Afrique australe. Source FMI Selon une étude de l'OCDE , le PIB par habitant moyenne 2009/2010est de 15.497 dollars par habitant pour la Libye, 8.666 pour la Tunisie, 7.352 pour l'Algérie, 4.747 pour le Maroc et 2.479 pour la Mauritanie. Mais comme signalé précédemment un indicateur global peut voiler d'importantes disparités d'où l'importance d'enquêtes plus précises et d'analyses qualitatives pertinentes. L'Algérie et la crise mondiale Pour un développement fiable, n'a ya t-il pas lieu d'avoir une meilleure gestion de la dépense publique car les réserves de change produit essentiellement des recettes des hydrocarbures sont une richesse virtuelle. D'une manière générale l'on peut établir une règle de l'évolution des réformes de l Algérie durant ces trois dernières décennies plus les cours des hydrocarbures sont élevés plus les réformes structurelles qui forcément déplacent des segments de pouvoir, les gagnants d'aujourd ‘hui ne sont pas forcément ceux de demain, sont freinés et vice versa alors que la logique économique verrait l'inverse l'aisance financière permettrait d'atténuer les ajustements sociaux douloureux de ces réformes. Car force est de reconnaître que l'Algérie en ce mois de janvier 2012 est en plein syndrome hollandais. Elle a exporté 98% d'hydrocarbures à l'état brut et semi-brut et elle a importé 70/75% des besoins des ménages (gonflement faramineux de la facture alimentaire entre 2008/2011 alors que le secteur agricole a absorbé des montants faramineux de plusieurs centaines de milliards de centimes algériens dans le programme du PNDA dont aucun bilan n'a été fait à ce jour) et des entreprises dont le taux d'intégration – public/privé - ne dépasse pas 15%.Aussi des questions stratégiques se posent quant au devenir de notre pays Pour un développement fiable, n'a ya t-il pas lieu d'avoir une meilleure gestion de la dépense publique grâce à une meilleure gouvernance? Du point de vue du développement, il est clair que l'affectation des ressources pose la problématique de sa rationalité, l'Algérie dépensant deux fois plus pur avoir deux fois moins de résultat par rapport à des pays similaires selon un rapport récent de l'OCDE concernant la région Mena. Où en est la politique ide développement au sein d ‘une économie ouverte, ou nous assistons à un dépérissement du tissu productif malgré l'accroissement de la dépense publique ? Et se pose cette question le gonflement de la facture des importations malgré le passage du Remdoc au Crédoc a été clôturé fin 2011 à plus 46 milliards de dollars auquel il faut ajouter 11/12 milliards de dollars de services soit une sortie de devises de 57/58 milliards de dollars. Exemple la facture du médicament est passée de 1 milliards de dollars en 2006/2007 à 2 milliards en 2012 ; la facture d'importation de blé est clôturée fin 2011 à 2,5 milliards de dollars net pour l'ensemble de la facture alimentaire, elle est estimée en 2011 à 9 milliards de dollars, et extrapolée à plus de 14 milliards de dollars horizon 2015 en cas de léthargie du tissu économique. Paradoxalement l'Algérie est importatrice de gasoil et d'essence super sans plomb pour plusieurs centaines de millions de dollars. Face à une aisance financière de conjoncture pas due au travail et à l'intelligence, le FMI dans ses rapports 2010/2011 constate une relative stabilisation macro-économique tout en soulignant que cela est due à la rente des hydrocarbures et la Compagnie française d'assurance du commerce extérieur (Coface) qui a tenu le 16 janvier 2012 son 16e colloque maintient la note A4 de l'Algérie concernant l'évaluation du risque commercial mais classe à B l'environnement des affaires en Algérie. Cette dernière note reflet de la panne des réformes est corroborée tant par le rapport du 17 janvier 2012 de la banque mondiale qui constate une détérioration de l'environnement des affaires, que le rapport de janvier 2012 de Héritage Fondation et le Wall Street Journal sur l'indice des libertés économiques où l'Algérie arrive à la 140ème place , le15ème sur 17 parmi les pays de l'Afrique du Nord et du Moyen Orient. Ainsi l'économie est sous perfusion de la rente des hydrocarbures, existant des liens dialectiques entre la logique rentière et l'extension et la sphère informelle, entre le niveau des réserves de change et l'évolution du cours des hydrocarbures déterminés essentiellement par des facteurs externes. Il y a urgence d'une transparence dans la gestion des réserves de change pour éviter les pratiques occultes posant la problématique de la démocratisation de la gestion des hydrocarbures, une transparence dans la gestion du système financier lieu de distribution de cette rente afin de lutter efficacement contre la corruption, les lois et la création d'institutions bureaucratiques inefficientes étant contredits par les pratiques sociales. Ainsi, pour l'Algérie, la cellule de traitement du renseignement financier (CTRF) a reçu 5 000 déclarations de soupçons de blanchiment d'argent depuis 2005. Répondant aux sénateurs le ministre des Finances a indiqué le 20 janvier 2012 que la CTRF, qui travaille à travers l'échange d'informations avec les cellules étrangères dans le cadre de la réciprocité, a reçu 11 déclarations de soupçons en 2005, 36 en 2006, 66 en 2007, 135 en 2008 et 328 en 2009 avant que ces déclarations ne s'élèvent à 3 302 en 2010 et 1 398 en 2011. Car il y a lieu de tenir compte des impacts sur l'Algérie de la crise mondiale qui sera de longue durée impliquant une refonte du système économique mondial et notamment de la suprématie du dollar . Au niveau international existent des monnaies non convertibles et des monnaies internationales convertibles acceptées lors des transactions internationales. Ainsi, moyenne 2008/2010 65% des réserves de change des banques centrales étrangères sont détenues en dollars, contre seulement 27% en Euros, surtout depuis 1971 du fait de la démonétarisation du dollar vis-à-vis de l'or. Cependant existe une tendance contraire à cette dominance actuelle, expliquant la guerre des monnaies qui se fera de plus en plus vivace, certainement entre 2015/2020 avec l'entrée du Yuan chinois. L'on pourrait assister à une stratégie convergente à travers le duo USA/Chine notamment à travers les bons de trésor représentant environ 45 % de la dette totale externe des Etats-Unis , une grande partie est libellée en dollars et la Chine dont d'ailleurs le PIB ne dépasse pas 5000 milliards de dollars trois moins que celui des USA pour une population trois fois supérieure, dépendant pour une grande fraction de leurs exportations des USA, pouvant assister horizon 2020 à un duo USA/Chine marginalisant l'Europe qui demeure actuellement la première puissance économique mondiale et la zone d'exportation première de la Chine avant les USA. La monnaie à travers les systèmes financiers joue le rôle comparable au sang dans un corps humain ou toute circulation sanguine, pouvant bloquer le corps humain ou l'économie en tant que moyen et non comme fin. Cela explique en partie, les liens dialectiques entre la sphère réelle et la sphère financière, et cette suprématie de la sphère financière qui explique tant la crise mondiale de 1929, que celle d'octobre 2008 et la crise actuelle avec cette différence que nous sommes à l'ère de la mondialisation-interdépendance accrue des économies et qu'aucun pays n'est épargné. Les actifs toxiques continuent de produire leurs effets étant passé » une crise d'endettement des banques à une crise d'endettement des Etats dont USA et Europe totalisent certes 50% du PIB mondial pour une population de 880 millions d'habitants sur un total mondial de 7 milliard d'âmes, mais également rapporté au PIB mondial plus de 40% de la dette publique mondiale. Les ondes de chocs ne sont pas encore terminés, comme en témoigne la dégradation durant ce mois de janvier 2012 de la notation de la majorité des pays européens par la Standard & Poor's (S&P) encore qu'elle n'ait pas été suivi intégralement par les deux autres grandes agences comme Moody's et Fichet. Ces notations de AAA à la dernière note C, sont faites en principe sur trois principaux critères, le niveau de l'endettement des Etats, la projection du taux de croissance pour voir si le pays a les capacités de rembourser sa dette et sur des critères qualitatifs comme la stabilité sociale, politique et le mode de gouvernance. En principe, mais cela n'est pas général comme en témoigne la dégradation de la note US à AA qui continue d'emprunter à des taux bas, le niveau de confiance en els USA puissance économique mondiale n'ayant pas été affectée, le taux de financement est élevé en cas de dégradation surtout pour le long terme. Par exemple au 01 janvier 2012, l'Allemagne peut lever des financements à 10 ans au taux de 1,759% ,la France au taux de 3,055%, l'Espagne 5,156%, l'Italie 6,596% l'Irlande 7,465%,le Portugal 11,385% et la Grèce au taux de 28,30%. Ce taux est plus bas à court terme (1 ans et à moyen terme moins de 5 ans), l'Italie venant pour moins d'une année de lever 8,5 milliards de dollars au taux 2,735% et la France le 19 janvier 2012 à un taux largement inférieur au taux du marché. L'Algérie selon ces agences n'ayant pas à proprement parler d'économie hors rente, n'est pas noté. L'agence de notation chinoise Dagong récemment , mais qui a peu d'impacts sur les marchés financiers, a classée l'Algérie au niveau BBB. C'est que l'on ne s'ait pas attaqué à l'essence de la crise notamment en Europe qui souffre de la coordination de la gouvernance et le système bancaire inadapté impliquant la séparation des fonctions des banques des dépôts et des banques d'investissement à l'instar des USA. Le risque de cette crise est que les pouvoirs publics occidentaux utilisent l'inflation pour alléger l'endettement public alors qu'il faille s'attaquer au système économique mondial qui nécessite une nouvelle régulation et gouvernance mondiale liant dynamique économique et dynamique sociale, et atténuer la part des profits spéculatifs qui s'accentuent aux dépends des salaires productifs. Cela relance d'ailleurs l'application de la taxe Tobin sur les transactions financières mondiales mais pour son efficacité, elle devra concerner tous les pays. L'Algérie ne saurait donc vivre dans une ile déserte et est concernée par l'actuelle crise mondiale. Dans le contexte actuel de déliquescence du capitalisme financier et prédateur, « il y a lieu de repenser impérativement le fonctionnement du système économique et politique international, et notamment les politiques de complaisance de l'Occident vis-à-vis de ces dictatures qui menacent la sécurité mondiale. Cela implique plus de moralité de la part des dirigeants de l'Occident, car s'il y a des corrompus, il y a des corrupteurs. Les mesures de politique monétaire et financière doivent s'inscrire dans une démarche cohérente de la réforme globale et au sein de grands espaces, d'où l'importance de l'intégration maghrébine. Toute injection de monnaies sans contreparties productives accélère la détérioration du dinar dont la valeur en Algérie, comme démontré précédemment tient pour beaucoup à la rente des hydrocarbures. L'Algérie a besoin d'une planification stratégique qui colle aux nouvelles mutations mondiales. Ces mutations conditionneront ou pas un développement durable hors hydrocarbures sachant que l'Algérie ayant actuellement 36 millions d'habitants sera dans 25 ans (50 millions) sans hydrocarbures –entendu en termes de rentabilité financière posant la problématique de la transition d'une économie de rente à une économie productive rentrant dans le cadre des avantages comparatifs mondiaux. Dans ce cadre existe un lien dialectique entre développement et démocratie tenant compte des anthropologies culturelles supposant de profonds réaménagements des structures du pouvoir algérien. Et comme fondement la moralité, si l'on veut éviter ce cycle de la décadence, cette société anomique mis en relief par le grand sociologue maghrébin Ibn KHALDOUN. L'Economie comme nous l‘ont enseigné les classiques est avant tout politique. Espérons pour l'Algérie un avenir meilleur. L'Algérie sera ce que ses dirigeants et les segments actifs de la société voudront qu'elles soient. Fin